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Jonas MOULENDA

Ali Bongo veut devenir roi du Gabon à vie. Depuis lors, il bloque les conditions d’une alternative démocratique. Avec la perspective de sa descendance, le Gabon sort de la République pour entrer dans la monarchie privée.

Après avoir organisé le siphonage des fonds publics, le tyran veut être le premier roi du Gabon. Un roi que rien n’autorisait à s’ériger en dynastie régnante sur une terre libérée par le sang de vaillants patriotes. Il sera sans ascendance et qui, faute de pouvoir léguer un royaume, vont léguer une République. Pour lui, l’essentiel est que le pouvoir reste concentré entre les mêmes mains.

Il tient en otage un pays, maquillé en fausse république, et ne compte pas le lâcher. Comme tous les autocrates, il considère le pouvoir comme un butin de guerre que l’on a conquis en mettant sa tête sur le billot. Pour lui, le pouvoir ne se restitue pas. En voulant modifier la constitution, il est en train de paver le chemin à l’héritier disponible, son fils Nourredine ou sa fille Malika, puisqu’il n’a pas un frère de confiance à ce jour.

Il avait déjà dévoilé le vrai fond de sa pensée lors d’une interview donnée en 2016 à la presse américaine. Il avait déclamé sur un ton méprisant: « On ne m’ appellera jamais l’ancien président du Gabon. » Ali Bongo, impénitent mandarin qui n’a évolué que dans la cour de l’intrigue, une créature du clan putschiste, ne croit pas au pouvoir du peuple, seulement au pouvoir des armes. La seconde raison pour laquelle il ne rendra pas le pouvoir est qu’il considère que le Gabon est un bien familial.

En 2009, il est arrivé au pouvoir non pas en tant qu’élu de la nation mais en tant qu’héritier, monarque établi dans son droit successoral. Et qui va léguer la République à, son tour, à sa descendance. D’où l’importance pour le peuple gabonais de faire échec au projet qu’ils mijotent avec d’autres thuriféraires du régime. Si le Gabon devient une monarchie, alors les Gabonais n’auront eu que ce qu’ils méritent. Se focaliser sur les