Le Haut représentant personnel du dictateur gabonais tente de reprendre le contrôle des leviers financiers du pays qui lui ont permis de s’enrichir ex nihilo.
Jonas MOULENDA
Avec des haciendas au Gabon, des résidences de luxe en Europe et aux Etats-Unis, des investissements immobiliers en tous genres au Bénin, le rastaquouère Maixent Accrombessi, ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo, n’a pas fait les choses à moitié avec l’argent puisé impunément dans les caisses de l’Etat.
Cet enrichissement illicite n’est que la partie visible de l’iceberg. Le plus gros du magot, impossible à évaluer, est à l’abri dans les paradis fiscaux, les sociétés écrans et les réseaux nébuleux. Malgré les sommes colossales amassées au Gabon, le Haut représentant personnel du dictateur gabonais n’en est pas rassasié, loin s’en faut. Il nourrit encore des appétits pécuniaires boulimiques.
Dans son désir d’amasser encore, Maixant Accrombessi, de retour du Bénin, s’attelle actuellement à réorganiser son gang financier dont le directeur technique n’est autre que l’actuel ministre du Budget, Jean-Fidèle Otandault, du reste, son ami de longue date. Ce dernier était d’ailleurs le cerveau du système de prédation financière qu’il a mis en place et entretenu pendant le premier septennat d’Ali Bongo.

Ce malfrat a mis le grappin sur l’argent du contribuable
Pour faciliter la gestion des flux d’argent public et faire en sorte qu’une partie échappe au Trésor Public gabonais, Accrombessi et Otandault ont conçu un dispositif à leur main. Leur brainstorming avait débouché sur la création d’une direction du Budget regroupant quatre anciennes directions générales, dont la Direction générale du Budget, la Direction générale des Marchés publics, la Direction de l’Exécution budgétaire et la Direction générale du contrôle financier.
Accrombessi et Otandault ont créé une chaîne de détournement des fonds publics
Un mécano institutionnel qui a permis aux deux mafiosos de contrôler la totalité de la chaîne budgétaire depuis l’inscription et l’élaboration du budget jusqu’à son exécution, en passant par le contrôle financier et l’attribution des marchés publics. Accrombessi s’était donné les prérogatives de grand argentier. Il a installé le coffre-fort du Trésor public à la présidence de la République pour en être le gérant. Pis, il a renforcé les prérogatives du directeur général du Budget, le poste étant occupé à l’époque son beau-frère Jean-Fidèle Otandault.

Jean-Fidèle Otandault est le directeur technique de la pègre d’Accrombessi.
En sus des ventouses créées de toutes pièces pour aspirer les fonds publics, Accrombessi s’est taillé un salaire mensuel de 75 millions de F CFA. Otandault n’étant pas fonctionnaire, il a l’a fait recruter en 2011 comme expert-comptable pour un salaire mensuel de 15 millions de F CFA. « C’est Accrombessi qui a pesé de tout son poids auprès du président pour que l’Etat le recrute et signe une convention de 5,3 milliards de F CFA avec le cabinet d’Otandault pour un audit », a confié un haut fonctionnaire du ministère du Budget.
De fait, Maixant Accrombessi et son comparse Jean-Fidèle Otandault ont véritablement créé une chaîne de détournement des fonds publics au sein du ministère des Finances. De 2011 à 2016, ils se sont enrichis à outrance, devenant ex nihilo milliardaires. Ils menaient continuellement un véritable brainstorming pour faire saigner davantage les finances publiques. En toute impunité, ils ont commis des délits d’initiés aussi pires que ceux des gestionnaires cupides de l’administration.
Accrombessi veut nommer le directeur de son gang financier au poste de directeur de cabinet du président pour gérer le coffre-fort

Les Gabonais souhaitent que le rastaquouère aille loin d’eux.
Auréolé par les résultats obtenus et l’impunité que lui garantit son mentor, Accrombessi tente donc de reprendre le contrôle des leviers financiers du Gabon. Dans ce schéma, a confié une source proche des services spéciaux de la présidence de la République, le Haut représentant personnel du despote gabonais tient à nommer Jean-Fidèle Otandault au poste de directeur de cabinet du président de la République. « Après les élections législatives, Brice Lacruche Alihanga deviendra ministre du Budget. Jean-Fidèle Otandault prendra sa place, conformément à la volonté de Maixant Accrombessi », a confié la source.
Le jeu de chaises musicales prévu obéit aux petits calculs d’épicier du profito-situationniste béninois, aujourd’hui pris à son propre piège. Il n’a plus la mainmise sur les leviers financiers du pays. Tout comme son ami Jean-Fidèle Otandault. D’où la volonté de ce rastaquouère de nommer son alter ego au poste de directeur de cabinet du président pour gérer le coffre-fort. Or, les finances publiques, véritable sang de l’Etat, ont beaucoup coulé lorsqu’il avait de l’ascendance sur tous ceux qui tenaient les cordons de la bourse au Gabon.