Le frère cadet de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, poursuivi pour le meurtre en décembre 1998 du journaliste Norbert Zongo, a été interpellé par la police française à son arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle de Paris.
Jonas MOULENDA
François Compaoré, frère cadet de l’ex-président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, a été arrêté ce dimanche matin à l’aéroport Charles de Gaulles de Paris. En provenance d’Abidjan, la capitale ivoirienne, où il s’est réfugié, il a été interpellé par la police française peu après 6heures du matin, après avoir débarqué du vol d’Air France AF703.
Il a été immédiatement conduit vers un commissariat, en attendant probablement d’être rapatrié vers Ouagadougou, la capitale du Burkina-Faso, pour rendre des comptes à rendre à la justice de son pays à propos de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, le 13 décembre 1998.
Le cadet de l’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré – lui aussi refugié en Côte d’Ivoire depuis sa chute – a été arrêté par Interpol qui le recherchait depuis sa fuite. Cette arrestation fait suite à un mandat d’arrêt international émis contre lui par la justice du Burkina-Faso le 5 mai 2017.
Depuis l’assassinat du journaliste, François Compaoré n’avait pas encore été inquiété par la justice de son pays. Il aura fallu attendre la chute de son aîné pour que la justice burkinabè lance un mandat d’arrêt contre lui après sa fuite vers Abidjan.
C’était en plein milieu d’après-midi du 13 décembre 1998 qu’un véhicule enflammé a été retrouvé sur la route nationale 6, près de Sapouy, dans le sud du Burkina Faso. Cette découverte avait provoqué une véritable onde de choc à travers le pays et au-delà.

Les premiers témoins avaient découvert à bord du véhicule – un Toyota de type Land Cruiser – dont la carcasse était encore fumante, trois corps sans vie, partiellement calcinés. C’est le quatrième cadavre, celui de Norbert Zongo, retrouvé gisant tout près du véhicule, à côté de deux douilles, qui a amené la police à conclure qu’il s’agissait d’un acte criminel.
Cet assassinat est intervenu alors que le journaliste enquêtait sur la mort suspecte de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré. La justice burkinabè cherche à situer son degré de responsabilité dans ce crime qui a secoué tout le pays. S’il ne se présente pas, il sera jugé par contumace.