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Jonas MOULENDA

LES grosses grappes de nimbostratus qui s’amoncèlent dans le ciel gabonais sont annonciatrices d’un avenir sombre pour Ali Bongo et son clan mafieux qui ont mis le grappin sur le pays depuis 2009. Acculé de plus en plus par les syndicats, l’opposition et la société civile, l’imposteur est plus qu’affaibli.

Il cherche désespérément des soutiens à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Mais pour certains de ses anciens piliers, il est devenu un ami gênant. D’où des fins de non-recevoir réservées à certains de ses émissaires dépêchés ces derniers temps à l’étranger.  Ses vaguemestres vont de rebuffade en rebuffade  lors de leurs séjours répétés en France.

Les portes des décideurs français restent étrangement closes. Même les activistes qui entretiennent la flamme de la révolution en France les envoient souvent paître après leurs sollicitations. Tout porte à croire que c’est la fin d’une époque.

De fait, le temps des pourparlers politiques – où il était question du maintien au pouvoir d’un despote et d’une cogestion du pays – semble aujourd’hui bien loin. Désormais, seuls semblent négociables le départ d’Ali Bongo et le calendrier la passation de…service. Sa chute imminente semble donc actée.

À Paris, c’est ce constat d’impuissance qui est fait. Les entrevues des émissaires de l’imposteur avec des hommes de la gauche ou de la droite n’a aboutissent à aucune promesse de soutien au régime décrié de Libreville. Les résolutions votées dernièrement par le parlement européen sont venues doucher les espoirs de maintien d’Ali Bongo dans ce contexte de torrents politiques.

Dans certains salons feutrés parisiens, d’aucuns évoquent déjà la question de son départ. Il est hors de question de soutenir un despote qui a été désavoué par le parlement européen. Il ne faut pas imaginer que tout va reprendre comme avant, que les fleurs vont repousser, que l’UE alignera les chèques et qu’on soutiendra Ali Bongo.

Jamais depuis le début du règne calamiteux d’Ali Bongo, la France ne s’était trouvée dans une position de défausse. Il n’est pas certain que la dynamique de rouleau compresseur diplomatique en faveur d’Ali Bongo se poursuive. La France ne peut pas continuellement aller à rebours des intérêts du peuple gabonais. Car, la situation sur le terrain est très évolutive. La France finira pas se ranger du côté du peuple qui aspire à l’alternance, à plus de liberté et de progrès.

En tenant un discours musclé ce vendredi, Jean Ping vient de planter le décor de ce que sera la lutte, un an après l’élection présidentielle qu’il a remportée face à son challenger. Les jours à venir vont être déterminants au Gabon. Car, les Gabonais n’attendait qu’un mot d’ordre. Ali Bongo qui est déjà dans le collimateur de la Cour pénale internationale (CPI) osera-t-il recourir derechef à la barbarie pour aggraver son ? Rien n’est moins sûr.