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Le despote gabonais avait profité de son statut de président du conseil d’administration de la société parapublique pour réaliser son projet personnel.

Jonas MOULENDA 

Pour le confort et le plaisir du despote, le Gabon n’a jamais compté ses sous. L’office des ports et rades du Gabon (Oprag), une société parapublique, aurait dépensé 7 milliards de F CFA pour faire construire des villas commerciales à Ali Bongo, alors président du conseil d’administration de cette entité.

D’après nos investigations, la transaction a été facilitée par l’ancien directeur général de l’Oprag, Rigobert Ikambouayat Ndeka, nommé à ce poste en octobre 2009 par le despote, soit deux mois après sa prise de pouvoir. M. Ikambouayat Ndeka est un fidèle de la famille Bongo.

Il n’y avait donc pas mieux que lui pour garantir la transaction mafieuse au bénéfice d’Ali Bongo. A la demande de ce dernier, l’Oprag aurait décaissé, en trois tranches, la somme de 7 milliards de FCFA pour construire une cité  baptisée  « Yasmani town » sur le terrain de la société parapublique.

Le marché a été confié à l’entrepreneur marocain Djilali, proche de la famille Bongo. Après la livraison de l’ouvrage, la gestion du patrimoine immobilier a été confiée à Alliance Gabon, la société de Sylvia Bongo, l’épouse du dictateur. « Il y a des villas très luxueuses louées jusqu’à 2. 000 000 FCFA par mois et des résidences hôtelières pour une clientèle huppée, » a expliqué un agent de l’hôtel de ville de Port-Gentil.

Ali Bongo et sa mère Joséphine Kama Dabany I brille par une boulimie immobilière.

Selon notre enquête, Ali Bongo disposerait de plusieurs biens dans la capitale économique. Outre des villas commerciales, le dictateur a racheté l’hôtel  « Méridien Mandji » à 3 milliards de FCFA. Depuis son arrivée au pouvoir  en 2009, il fait montre d’une boulimie immobilière qui l’amène à multiplier les expropriations du patrimoine de l’Etat et l’accaparement des biens mobiliers et immobiliers des privés.

A Port-Gentil, il n’est pas rare que les badauds et les taximens égrainent dans les quartiers huppés la liste des biens immobiliers publics devenus par la force des choses des propriétés du tyran et de sa mère Joséphine Kama Dabany.