Le despote, qui redoute davantage un coup d’état militaire, a décidé de placer son alter ego et sa fille aux deux postes les plus stratégiques du gouvernement pour plus de sécurité.
Jonas MOULENDA
Ali Bongo est en train de verrouiller toutes les portes pouvant permettre aux prétendants au trône de lui ravir le pouvoir qu’il usurpe depuis l’élection présidentielle du 27 août 2016. Ainsi, il a décidé de nommer, après les prochaines élections législatives, son ami très personnel Hervé-Patrick Opiangah au ministère la Défense nationale, et sa fille aînée, Malika Bongo, au ministère de l’Intérieur.

Le dictateur gabonais se sentirait plus en sécurité en ayant son ami personnel à la Défense nationale.
Selon une source proche du palais présidentiel, Ali Bongo aurait déjà commencé à faire l’ébauche du gouvernement d’après législatives. D’après la source, le poste de Premier ministre pourrait échapper à Franck Emmanuel Issoze Ngondet, originaire de la province de l’Ogoué-Ivindo (nord-est). Il pourrait être confié à Madeleine Berre, fille de la défunte présidente du Sénat, Rose-Francine Rogombé, native du Moyen-Ogooué (centre).
Madeleine Berre a pour parrain le Shebab Liban Soleiman, très influent auprès du dictateur Ali Bongo, à cause des liens mystico-spirituels. C’est ce métèque de moins de 40 ans, devenu ex nihilo milliardaire, qui se charge souvent du recrutement des féticheurs pour consolider le pouvoir d’Ali Bongo. Rôle que jouait déjà sa mère Sadia auprès d’Omar Bongo, père adoptif d’Ali Bongo, qui a tenu les rênes du pays 42 ans durant.

Madeleine Berre pourrait devenir la première femme gabonaise à occuper le poste de Premier ministre.
L’ÉVICTION. D’après nos informations, le despote entend également remanier son cabinet après les élections législatives. L’actuel ministre de l’Intérieur, Lambert Matha, est pressenti au poste de directeur de cabinet du tyran pour remplacer Brice Laccruche Alihanga. Ce dernier est en rupture de ban avec le puissant clan de Frédéric Bongo et Arsène Emvahou, respectivement patron du service de renseignement et aide-camp du tyran.
L’éviction de Brice Laccruche Alihanga, a-t- on appris, est presque acté. Le clan qui le combat depuis qu’il tient le cordon de la bourse au palais présidentiel aurait reçu un coup de grâce de Joséphine Nkama Dabany, la mère de l’usurpateur, qui argue des liens de famille du quarteron avec son ennemi juré Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, ancien ministre des finances, pour demander sa tête.

Lambert Matha pourrait succéder à Brice L’accruche Alihanga.
Au sortie des prochaines élections législatives, le paysage politique national se trouvera modifié. De nouveaux acteurs débauchés dans l’opposition feront leur entrée au gouvernement. On parle de plus en plus de Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi. Un puissant lobby français bien introduit à l’Elysée œuvre en ce moment pour sa nomination au poste de Premier ministre pour tourner résolument la page de Jean Ping dont il est le porte-parole.