Ossements humains et mutilation des organes sont l’attraction financière de certains jeunes de ces provinces sous l’instigation de certaines personnalités parfois insoupçonnables. Le commerce est si florissant que ces reliques ont été surnommés ‘’Or blanc.
Marcia GUIKOMOU
Le trafic d’organes humains met à nu les pratiques néfastes et négativistes auxquelles se livrent certains citoyens assoiffés de gain facile. Ces derniers se livrent ainsi au trafic florissant des ossements humains et celui de la profanation des tombes. D’après nos investigations, le trafic se passe généralement en pleine nuit sous l’instigation des hommes d’affaires, des politiciens et même des jeunes pressés de vite s’enrichir.
Des personnalités politiques de la Ngounié et de l’Ogooué-Lolo passeraient les commandes de fameux reliques depuis leurs bureaux feutrés à Libreville ou lors de leur séjour dans la province de l’Ogooué-Lolo. Selon les confidences d’un ancien sbire d’une personnalité à un officier de police judiciaire, son ancien patron disposerait dans sa résidence à Libreville d’une pièce inaccessible contenant de reliques réclamés par ses féticheurs. Ceux-ci s’en serviraient pour fabriquer des amulettes.

Le trafic de crânes humains est un business florissant dans l’Ogooué-Lolo. (Photo: DR)
Un nombre croissant de jeunes de Koula-Moutou, Mimongo, Mouila et Sindara excellent aussi dans la vente des parties du corps humain, notamment le sexe des hommes, les seins et aussi les dents. D’après une autre source au parfum de ce trafic, une partie vaut environ 800.000frs CFA. D’aucuns sont étonnés du fait que ces jeunes sans emploi sont propriétaires de somptueuses villas et des véhicules rutilants, qui font du transport suburbain pour la plupart.
GISEMENTS D’OSSEMENTS HUMAINS. D’autres informations recueillies dans ces couloirs obscures indiquent que ce trafic représente un secteur très prometteur dans ce milieu de la mort, car il est encore plus juteux et très sollicité dans les milieux politiques du pays mais aussi hors du territoire national. Les fournisseurs de cette marchandise tant demandée sont particulièrement des jeunes vulnérables et des chargés de missions des hommes politiques.
D’autres indiscrétions font état de ce que les cimetières de différentes bourgades de la région sont des gisements d’ossements humains. Des confidences révèlent que de ce côté-là, par mois, la livraison de deux fémurs ou des crânes humains serait assurée à un homme politique de la province. Ces crânes humains ainsi que des ossements se retrouveraient conservés à domicile, dans des magasins tenus secrets. Pour quelles fins? C’est la question qui taraude les esprits à Koula-Moutou.

Dans les bourgades environnantes, les jeunes s’y livrent à coeur joie.
D’après nos investigations, un crâne coûterait entre 250 000 et 500.000 FCFA. Quant à la clientèle, ce sont des hommes d’affaires ou des hommes politiques hauts placés en quête d’ascension sociale. “Tout se passe très tard dans la nuit et par un intermédiaire. Souvent, les lampistes envoient leurs hommes de main pour conclure la transaction,” explique un officier de police judiciaire en poste à Koula-Moutou.
De tels actes et trafics sont connus des autorités judiciaires locales qui, malheureusement se montrent impuissantes pour mettre le holà à ce trafic humiliant. “ C’est un sujet très sensible. Les officiers de police judiciaire qui ont tenté de s’y intéresser ont été menacés et mutés ailleurs. Ceux qui s’obstinent à fouiner peuvent perdre jusqu’à leur vie”, renchérit un gendarme, précédemment en service dans la localité.

Mimongo, le chef-lieu du département de l’Ogoulou est un gisement de l’or blanc.
Le marché d’approvisionnement des organes humains est un peu partout. Des marabouts ou des guérisseurs traditionnels demandent à leurs clients de se procurer des organes humains tels que la tête, le cœur, sein, le doigt et les orteils, le pénis et les testicules pour les rendre riches ou les aider à faire prospérer leurs affaires ou à connaître des ascensions fulgurantes en politique ou en entreprise.
A défaut de se procurer les organes exigés ou de profaner des tombes, des âmes sont simplement enlevées puis assassinées et leurs organes prélevés. Plusieurs dizaines de personnes sont assassinées, chaque année dans les forêts de l’Ogooué-Lolo et de la Ngounié. Des tombes sont éventrées presque chaque jour. De nombreux enfants disparaissent mystérieusement sans que leurs parents les retrouvent. C’est le cas dans le département de l’Ogoulou ( Mimongo).