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Depuis qu’il a une parcelle de pouvoir au sein du régime, ce juriste a établi, dans les sphères décisionnelles de l’État des critères irrationnels faisant dans la perspective d’une accession au pouvoir. Il privilégie de manière intentionnelle et avec un esprit malsain, le favoritisme, le clanisme, le clientélisme, le régionalisme, la corruption et l’esprit mercantiliste, qui accroissent l’hostilité et le rejet du despote.

Jonas MOULENDA

Ali Akbar Onanga surfe sur les émotions de la gloire tribale, en valorisant uniquement des individus de sa tribu, avec l’espoir que ces derniers l’aideront à accéder au pouvoir qui le fait saliver depuis la création du Mouvement gabonais des amis de Bongo Ondimba (Mogabo). Ainsi, les ressortissants de la province du Haut-Ogooué, deviennent majoritaires dans tous les secteurs de la vie publique du Gabon, donnant une impression du triomphe d’une seule ethnie sur les autres composantes de la société.

Il a fait nommer son ancien directeur de cabinet, Saïd Abelogo, au poste de Directeur général de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag). Il a aussi catapulté Luther Abouna, ex- agent au service ‘’dépenses’’, à la Trésorerie générale, alors qu’il n’a pas les compétences requises dans un service aussi technique. Il a aussi pesé de tout son poids pour qu’un autre de ses proches,  Sosthène Ossougou, soit maintenu à la trésorerie générale.

AUn profito-situationniste

Ce profito-situationniste a également placé ses pions dans d’autres institutions stratégiques parmi lesquelles la justice, la douane, les impôts, et l’armée. S’agissant de celle-ci, l’injustice est flagrante. Des officiers dont le professionnalisme est reconnu sont stoppés net, dans leur avancement pour privilégier des jeunes officiers téké sans expériences qui passent de Commandant à celui du général en moins de 15 ans. Le favoritisme honteux de ces jeunes officiers foulants aux pieds les règles élémentaires de l’armée a conduit ces derniers à confondre les affaires mercantiles et la sécurité nationale.

Il ne pense pas à l’intérêt supérieur de la nation

Or, en jouant sur les frissons de la tribu, on ne peut pas punir les corrompus et les corrupteurs partisans. On ne peut pas arrêter ceux qui volent et pillent le pays au su et vu de tous, de peur d’être lâché. Les sanctionner serait scier la branche sur laquelle on prend appui. « Ali Akbar Onanga se voit président après Ali Bongo. Il place tous ses pions à des postes stratégiques pour prendre le pouvoir le moment venu. Il est en embuscade dans le Mogabo », explique un agent des services spéciaux de la présidence de la République.

Avec le règne du favoritisme tribalisant, les espoirs de voir le  Gabon se développer s’éloignent, l’anxiété, les préjugés et les haines ethniques s’installent de manière durable avec pour conséquence une situation socio politique déséquilibrée et instable. Obnubilé par la course au pouvoir, Ali Akbar Onanga ne pense pas à l’intérêt supérieur de la nation. En procédant de la sorte, il voudrait que les téké se cristallisent autour sa personne pour conserver le pouvoir qui est en train d’échapper à son mentor politique.

Il pratique de la manipulation tribale, la culture de la peur, le dressage des uns contre les autres comme arme de poing pour assouvir ses appétits politiques gargantuesques.  En agissant ainsi, il croit créer une illusion de la tribu classe, favorisée et supérieure aux autres groupes. Pourtant à bien voir, personne n’est heureux sauf leurs partisans proches, acolytes et famille. Pour s’en convaincre, il suffit de faire le tour des villes et villages du Haut-Ogooué. La misère et le sous-développement y perdurent.

Ali Bongo pratique un pouvoir au service d’un clan 

A la lumière de cette évidence où la majorité des riverains croupissent sous le seuil de pauvreté, le tribalisme à l’échelle provinciale est une perception trompeuse. La vraie réalité est que, d’une part il y a un clan tribal et autiste au pouvoir qui a tout et d’autre part le peuple illusionné et abusé pris dans l’engrenage de la misère et de la souffrance. « Ce ne sont pas tous les habitants du Haut-Ogooué qui vivent bien. La majorité souffre et vit dans l’extrême pauvreté, à en juger par son habit composé de taudis appelés tôles en haut, tôles en bas », explique un cadre du Haut-Ogooué en exil.

Il se positionne pour la succession du tyran.

Le régime dictatorial d’Ali Bongo, principal instigateur de ces maux récurrents et presque incurables, oublie que la famine, la misère, la maladie qu’il cultive n’ont pas une couleur tribale. Ce sont des ingrédients d’une explosion sociale et d’une contestation nationale destructrice.  Il est donc temps d’y réfléchir afin d’apporter une solution nationale à ce problème.

Des voix s’élèvent aujourd’hui venant de tout le pays regroupant des intellectuels, la société civile, des Gabonais de l’étranger, de jeunes désœuvrés pour dénoncer l’influence d’un pouvoir au service d’un clan contre la volonté du peuple. Ce pouvoir politique en se radicalisant jette toutes les possibles critiques même les plus constructives pouvant favoriser un  débat consensuel.