Matins d'Afrique

LE MENSONGE, LANGUE MATERNELLE D’ALI BONGO

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Le dictateur gabonais est un homme atypique. C’est un personnage qui mérite d’être étudié dans les écoles de sciences politiques. La mythomanie et l’illusionnisme sont un mode de fonctionnement permanent chez cet usurpateur. Pas un seul sujet n’échappe à la pratique systématique du double langage : son état civil, ses diplômes, les scandales à répétition qui frappent son entourage et lui, les résultats de l’élection présidentielle, les violences postélectorales, la crise née de son imposture, etc.

Jonas MOULENDA

ALI BONGO a le mensonge en première langue vivante. Ce n’est ni une facétie, pas plus qu’une erreur, c’est une première langue maternée, celle qui a été inculquée à ce fourbe dès son jeune âge, de sorte qu’elle devient dans sa bouche, une vérité fondamentale. IL joue avec les mots et manipule les raisonnements pour tenter de persuader ses interlocuteurs de son contrôle du pays. La maitrise de la parole, contraire à la vérité, prime aujourd’hui sur la perception de la réalité sur le terrain. Il a entrainé l’absence de raisonnement de ses concitoyens dans la spirale de sa langue de vipère, pour persuader qu’il est un honnête dirigeant.

Sur le chômage, il nie avoir perdu son pari d’inverser la courbe. Il assure qu’il y aura une baisse d’ici à l’année prochaine grâce à la création des milliers d’emplois des jeunes dans les neuf provinces qu’il compte doter d’un fonds spécial d’investissement. Il n’a pas pu le faire au moment où le pays avait encore beaucoup de ressources financières, mais compte tenir gagner pari en pleine crise économique. Pour diminuer le chômage, BOA ne voit pas d’alternative à la politique qu’il conduit.

Ce qui amène inévitablement les observateurs avertis à comprendre qu’il demandera à renouveler son mandat en 2023, promettant réaliser de grands chantiers. Et c’est là que pour justifier une nouvelle candidature l’imposteur peut à tout moment se lézarder, parfois jusqu’au mensonge.

SUPER-MENTEUR. À l’entendre, le blocage du pays est provoqué par l’opposition et non son manque de légitimité. La faute, c’est toujours les autres, quoi. Ali Bongo concède tout au plus un compagnonnage avec des personnes dépourvus de patriotisme mais soutient, contre l’avis d’une majorité de Gabonais, que sa gestion des ressources financières du pays est conforme aux règles de l’orthodoxie financière. Ignorance ou mauvais foi ?

Mais le plus gros mensonge nous avait été servi au lendemain de l’élection présidentielle du 27 août 2016. Pour les massacres perpétrés par ses chevaliers de la mort, le tyran avait minoré à dessein le chiffre des victimes, parlant de trois morts seulement alors que bilan pouvait dépasser le de 300 morts. Hypocrite, mythomane pathologique, paternaliste, le despote ignore ce qu’est la honte, car ils n’a jamais honte, même de ses pires actions.

Comment expliquer la faiblesse mentale de certains citoyens pour continuer à le croire ? Pourtant, l’usurpateur qui squatte le palais présidentiel depuis l’élection présidentiel du 27 août 2016 ment avec aplomb. La vérité lui est parfaitement étrangère, mais sous prétexte d’aplomb, il parvient à entrainer encore une foule ignare vers les urnes en lui faisant croire que voter changera quelque chose à sa vie.

Certains ont par exemple relevé le mensonge à propos des violences électorales. Le super-menteur avait déclaré ne les avoir pas programmées alors qu’il a suréquipé l’armée et recruté des miliciens à l’approche de l’élection présidentielle. Sur TV5, tout comme sur d’autres chaînes françaises, Ali Bongo a débité d’extraordinaires mensonges en direct et froidement.

Le despote gabonais, connu pour sa langue de bois.

Ali Bongo est un partenaire non fiable qui ne mérite aucune confiance au plan politique. Tous ceux qui font la politique avec ou contre lui doivent le savoir bien avant de se risquer de lui faire le moindre crédit, à moins de lui vendre leur âme. Le despote, tentant de reprendre les rênes du pays, en vient à monopoliser toute la structure sous sa férule en jetant aux orties tout ce qui constituait la trame de son projet de société, à savoir la démocratie, liberté de la presse, égalité de traitement dans le jeu politique et l’administration publique, libre accès de l’opposition aux médias publics, le développement, etc.

Sans en rougir, les membres du gouvernement lui prêtent main forte en accréditant ses mensonges dans les émissions politiques ou meetings, devant une caste journalistique soumise, prostituée au pouvoir. Et tout le monde trouve ça normal et continue de faire comme si ce cirque pouvait continuer ad vitam aeternam. Pourtant, il plane une nette impression de fin de règne.

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