Matins d'Afrique

Gabon: une jeune femme et son frère meurent en moins de 24h à Mandji

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Le voile n’est pas encore levé sur les causes de leur mort successive,  qui a plongé la ville dans la tristesse et la désolation. 

Jonas MOULENDA 

UN drame secoue, depuis vendredi dernier, Mandji, le chef-lieu du département de Ndolou, dans la province de la Ngounié (sud). Une femme de 48 ans, Aubierge Moudouma, et son cadet, Guy Fabrice Maroga, 45 ans, tous deux employés à la société Olam, y sont morts en l’espace de sept heures de temps.

Selon une source familiale, les causes de leur décès ne seraient pas encore élucidées. La première personne à passer de vie c’était la jeune femme. Elle est morte dans la soirée, vers 20heures, au Centre hospitalier régional de Mouila (CHRM) où elle avait été transportée à la suite de la dégradation brusque de sa santé.

Six heures plus tard, le tour est revenu à son cadet, Guy Fabrice Maroga, resté à Mandji de rendre l’âme. Le décès presque simultané de deux membres d’une même famille a plongé Mandji dans la tristesse et la désolation. Personne ne comprend la cruauté du destin envers la jeune femme et son cadet.

Un triste et cruel destin pour la jeune femme et son cadet 

Aubierge Moudouma et Guy Fabrice Maroga étaient issus d’un même père et d’une même mère. De plus, ils travaillaient pour la même société, Olam. La jeune femme était employée à la palmeraie locale de l’industriel singapourien, tandis que son cadet était agent de liaison.

Que s’est-il réellement passé pour en arriver là ? La question taraude les esprits à Mandji et au-delà. La thèse d’un sortilège est privilégiée pour le décès de Guy Fabrice Maroga. Deux ans plutôt, a rapporté une autre source, un de ses collègues à l’esprit fielleux lui aurait jeté un mauvais sort, communément appelé « fusil nocturne » ou « Cpt. »

La ville de Mandji est plongée dans le deuil et la consternation.

Depuis lors, sa santé s’était dégradée. La médecine traditionnelle n’avait diagnostiqué aucune maladie. Désappointé, le jeune homme s’était tourné vers la médecine traditionnelle pour chercher son salut. Malheureusement, il n’a pas trouvé un orfèvre en la matière.

Il ne serait tombé que sur des charlatans. « Il n’a pas eu un spécialiste de traitement de fusils nocturnes. Il pouvait en guérir, mais dommage », s’est désolé un ami du défunt. D’après notre source, une concurrence déloyale de la part d’un autre homme serait à l’origine du malheur arrivé au jeune Guy Fabrice Maroga. Son collègue supportait mal son rayonnement au sein de la société et la confiance placée en lui par des responsables d’Olam. Pâlissant de jalousie, le frustré aurait recouru aux services d’un sorcier maléfique.

La société Olam est mise en cause dans le décès de la jeune femme 

Quant à la mort d’Aubierge Moudouma, d’aucuns avancent que sa santé s’était dégradée à la suite de l’inhalation d’un produit chimique utilisé par Olam dans ses palmeraies. « Les agents travaillent dans l’insécurité totale. Ils n’ont aucun équipement de protection. Or, ils sont au contact des produits chimiques toxiques », a dénoncé un notable de Mandji, joint au téléphone par Matin d’Afrique.

Depuis ce drame, la population locale est plongée dans le deuil et la consternation. Cette perte de deux membres d’une même famille en moins de 24h dans des conditions dramatiques restera éternellement ancrée dans les esprits des habitants de la petite cité surgie de plaines.

C’est ce vendredi que les dépouilles des deux disparus seront exposées au domicile familial. Avant de reposer en paix sur la terre de leurs aïeux, Aubierge et Guy Fabrice recevront les hommages de la population de Mandji que la jeune femme et son cadet auront marquée par leur humilité, leur caractère affable et leur esprit de débrouillardise.

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