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Pierre Péan du Sud, de son vrai nom Thibaut Guindamba, est activement recherché par la gestapo du régime, pour avoir dénoncé des malversations financières commises par le gotha  politique et administratif local. 

Karelle EBINA

Le Gabon se conforte chaque jour un peu plus dans sa position de dictature féroce. Opposants, journalistes et activistes en paient davantage un lourd tribut. La police politique à la solde du pouvoir traque tous ceux qui osent dénoncer l’oligarchie cleptomane en place.

Thibaut Guindamba, un jeune activiste d’une vingtaine d’années, plus connu sous le pseudonyme de Pierre Péan du Sud, domicilié à Mandji, le chef-lieu du département de Ndolou, dans la province de la Ngounié (sud), est actuellement dans le collimateur de la gestapo du régime d’Ali Bongo.

La brigade de gendarmerie de la localité, dirigée, dit-on, par un homme corrompu jusqu’à la moelle épinière, traque le jeune homme depuis lundi matin. Son crime de lès-Majesté aura été la dénonciation du détournement de l’argent prévu par la société Olam au bénéfice des villages impactés par ses activités.

Après la publication faite par l’ activiste sur sa page Facebook très suivie, le commandant de brigade de Mandji a débarqué chez ce dernier dimanche soir. Il lui a demandé de se présenter le lendemain à la brigade pour affaire le concernant. C’est une source proche du dossier qui a alerté Pierre Péan du Sud du traquenard qui lui avait été tendu par les autorités politiques et administratives locales.

Les responsables politiques et administratifs locaux tirent les ficelles

Le jeune homme qui craignait pour sa sécurité a fait faux bond, préférant fondre dans la nature pour ne pas être envoyé mitard. Après avoir raté sa cible, le très corrompu commandant de brigade de gendarmerie de Mandji s’en est violemment pris à son ami d’origine camerounaise. Il l’a arrêté et conduit à la cravache au poste pour l’y enfermer.

Selon certaines indiscrétions, la brigade de gendarmerie de Mandji serait instrumentalisée par le préfet de Ndolou, Raymond Bimbounza, l’ancien ministre Jean-François Ndongou, un autre cadre du coin, Jean Koumbi Guiyédi, et le président du Conseil départemental, Marcel Madouta Birangou, tous impliqués dans la supposée malversation financière.

Gênés aux entournures, ces responsables politiques irresponsables ont juré de mettre hors d’état de nuire l’activiste Thibaut Guindamba. Ils ne supportent pas ses dénonciations permanentes, lesquelles tournent autour du détournement de l’argent souvent débloqué par les opérateurs économiques. Les jeunes de Mandji menacent de mettre la ville à feu si leur congénère est arrêté par la gestapo du régime.

Les jeunes jurent de mettre la ville à feu si leur congénère est arrêté.