Partager l'article

Vingt-quatre heures après la proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats définitifs des élections législatives, acte qui sonne le glas du Gouvernement, plusieurs  noms circulent dans les officines à Libreville pour la succession du Premier ministre sortant. 

Jonas MOULENDA 

FRANCK EMMANUEL ISSOZE NGONDET est arrivé au terme de sa mission à la tête du gouvernement qu’il dirige depuis deux ans. Dans quelques heures, il ira remettre sa démission au chef de l’État,  Ali Bongo, encore en convalescence au Maroc.

Franck Emmanuel Issoze Ngondet ira dans les prochaines heures remettre sa démission au président Ali Bongo.

Si le nom de son successeur n’est pas encore connu, il n’en demeure pas moins que plusieurs personnalités sont pressenties à la Primature. Il s’agit essentiellement de membres influents du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir.

Parmi les probables futurs  Premiers ministres, l’on cite l’actuel ministre de la Communication, Guy-Bertrand Mapangou, la ministre de la Santé, Denise Mekam’ne Endzidzie, le ministre des PME et de l’Artisanat, Julien Nkoghe Bekale, la ministre du Commerce, Madeleine Edmée Berre et le ministre des Sports, Alain-Claude Bilie-By-Nze.

Guy-Bertrand Mapangou a l’avantage d’être un ami de première heure d’Ali Bongo. Il est son collaborateur depuis le ministère de la Défense. Il connaît parfaitement les attentes de son mentor et jouit de sa totale confiance.  Au plus fort de la crise née de la santé d’Ali Bongo, cet ancien journaliste d’Africa n°1 a su tenir la Communication gouvernementale, faisant faire les rumeurs les plus folles sur l’état de santé du dirigeant gabonais.

La primature pourrait revenir à la Ngounié et la vice-présidence de la République à une autre province

Mais M.Mapangou  a un léger hanfndicap d’être originaire de la Ngounié,  la province dont est issu le vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou. Pour le promouvoir à la Primature, Ali Bongo devra se séparer de son alter ego afin de respecter les équilibres de la géopolitique instaurée depuis le règne de son prédécesseur de père, Omar Bongo.

D’aucuns s’accordent d’ailleurs à dire que le toilettage politique envisagé par le chef de l’État pourrait toucher jusqu’à la vice-présidence.  » La nomination de Maganga-Moussavou résultait du dialogue d’Angondjé, aujourd’hui caduque. Le président pourra s’en séparer, » confie un conseiller politique du chef de l’État gabonais.

Denise Mekam’ne Edzidzie est la premiere femme pressentie au poste de Premier ministre. Elle a été de tous les combats politiques du président gabonais depuis son premier mandat jusqu’à ce jour. Réalisant ses chances d’acceder à la Primature, elle s’est battue bec ongles pour se faire élire aux dernières élections législatives dans son fief de Ndjolé, le chef-lieu du département de l’Abanga-Bigne, dans la province du Moyen-Ogooué (centre).

Mais elle a une concurrente de taille. Il s’agit de Madeleine Edmée Berre, fille de l’ancienne présidente du Sénat, feue Rose Francine Rogombé, qui assura la transition après la mort d’Omar Bongo en 2009. Cette technocrate est soutenue par Liban Soleiman,  un des bras droits d’Ali Bongo. Le rastaquouère jure de jeter tout son poids dans la balance pour propulser Madeleine Edmée Berre à la Primature. Il compte sur ses accointances avec Ali Bongo et le roi du Maroc Mohamed VI.

La proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats définitifs des élections législatives sonne le glas du Gouvernement Issoze Ngondet.

Julien Nkoghe Bekale est également dans les starting-blocks, même si sa réputation avait pâti des accusations de détournement des fonds lors de son premier séjour au gouvernement. Marié à une femme proche de la famille présidentielle, ce natif de Ntoum, localité située à 39 km de Librevile, a ses chances intactes. Son appartenance à la loge maçonnique du pouvoir semble aussi un atout indéniable.

Tout comme Alain-claude Bilie-By-Bze, l’actuel ministre des sports. Ce transfuge de l’opposition est le principal artisan du hold-up militaro électoral ayant permis à Ali Bongo de conserver le pouvoir après sa débâcle à l’élection présidentielle du 27 août 2016. Au moment où le despote s’apprêtait à capituler, il fut le dernier à le convaincre de s’accrocher au pouvoir pour éviter un naufrage politique collectif.

Depuis plus d’un an, Bilie-By-Nze semble avoir gagné en sagesse et en circonspection. Ainsi, il n’est plus abhorré par le peuple gabonais qui lui reprochait une certaine agitation. Si Ali Bongo veut laisser la Primature à la province de l’Ogooué-Ivindo, il pourra promouvoir Alain-claude Bilie-By-Nze à la Primature, en récompense de bons et loyaux  services rendus.