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Au plus fort des ennuis du despote gabonais, son directeur de cabinet avait, sur instruction de Sylvia Bongo, débloqué ce magot, prétextant prendre en charge les soins médicaux de son mentor. Or, ce dernier a été soigné aux frais du prince héritier Mohammed Ben Salma. Brice Laccruche Alihanga et la première dame semblent avoir monté le bourrichon aux comptables publics.

Jonas MOULENDA

LA présidence de la République gabonaise n’a payé aucun kopek à l’hôpital Al Fayçal d’Arabie Saoudite, où a été interné, plus d’un mois durant, le dictateur Ali Bongo, à la suite d’un accident vasculaire cérébral survenu le 24 octobre dernier.

Selon une source proche de l’ambassade du Gabon en Arabie Saoudite, tous les frais médicaux du despote gabonais auraient été totalement pris en charge par le prince héritier Mohammed Ben Salma. « L’état gabonais n’a rien dépensé. Le président Ali Bongo était invité à un sommet à Riyad. C’était de bon aloi que son hôte prenne en charge ses soins médicaux, étant donné qu’il est tombé malade chez lui », a confié la source diplomatique.

Sylvia Bongo, l’institutrice du décaissement des 30 milliards de F CFA.

D’après la source, même l’avion médicalisé ayant transporté Ali Bongo de Riyad à Rabat a été affrété par le roi du Maroc, Mohamed VI. Mieux, tous les soins du tyran gabonais à la clinique royale de Rabat ont été pris en charge par le souverain chérifien. « Le président Ali Bongo et le roi Mohamed sont des frères. Ils ont grandi ensemble. Il l’a fait soigner gratuitement à la clinique royale. Il a même mis ses médecins personnels à contribution. La présidence gabonaise n’a rien dépensé pour la santé du chef de l’Etat », a observé une source proche du service de communication de l’ambassade du Gabon au Maroc.

Question : qu’a donc fait Brice Laccruche Alihanga de la somme de 30 milliards de F CFA débloqués en novembre dernier, sous le fallacieux prétexte de prendre en charge les soins d’Ali Bongo ? Au plus fort des ennuis de santé de ce dernier, son directeur de cabinet avait, sur instruction de la première dame, Sylvia Bongo, débloqué le montant susmentionné. D’aucuns pensent que le directeur de cabinet du despote et la première dame se sont partagé les 30 milliards de FCFA.

D’après une source proche de la contre-ingérence, une partie de l’argent a été charroyée vers l’Arabie Saoudite par l’avion présidentiel qui faisait des rotations entre Libreville et Riyad, tandis que le reste avait été viré à Londres dans les différents comptes bancaires de Sylvia Bongo, l’épouse du dictateur valétudinaire.

Le décaissement des 30 milliards était une vaste escroquerie

C’est probablement pour justifier la sortie massive de l’argent du contribuable que Sylvia Bongo avait tenu mordicus à ce que son époux soit transféré dans une clinique à Londres. Malheureusement, sa manœuvre dolosive a été découverte à temps par la garde rapprochée d’Ali Bongo. A en croire nos sources, la première dame du Gabon s’est sentie si contrariée que la moutarde lui est montée au nez, au point de chanter pouilles même à Park, le garde du corps de son mari qui veillait au grain.

Au demeurant, la santé d’Ali Bongo aura été une voie d’échappement des fonds publics. L’épouse du despote gabonais avait déjà instauré une véritable mafia à la présidence de la République pour capter le grisbi. Les 30 milliards de F CFA décaissés par le Trésor public sont une histoire capillotractée. Il s’agit d’une vaste escroquerie planifiée par Sylvia Bongo, du reste, connue pour ses appétits pécuniaires insatiables.

L’argent du contribuable est détourné par le clan Bongo.

Même lorsqu’elle La première dame appellerait régulièrement le directeur de cabinet Laccruche Alihanga pour lui demander de lui envoyer de l’argent. C’est toujours des sommes qui se chiffrent en milliards de F CFA,” a conclu la source. Toute la question est de savoir ce que la justice fera de ce dossier qui implique au plus haut point la famille d’Ali Bongo et son directeur de cabinet.