Gabriel GOUMBI
LA première journée de l’insurrection populaire lancée vendredi par l’opposant Jean Ping a été réprimée violemment par les forces de sécurité et de défense. A Libreville, Port-Gentil, Tchibanga et Oyem, la police et la gendarmerie se sont dressées sur les trajectoires empruntées par les manifestants qui scandaient des slogans hostiles au régime dictatorial d’Ali Bongo.
À l’aide gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes, policiers et gendarmes venus en renfort ont dispersé les marcheurs répondant à l’invitation du vrai vainqueur de l’élection présidentielle du 27 août 2016 dernier. Aucune perte en vie humaine n’a été déplorée lors du face à face entre les forces de sécurité et les manifestants, mais quelques-uns s’en sont tirés avec des blessures plus ou moins graves.
A Port-Gentil, la capitale économique, des affrontements ont opposé policiers et partisans de l’opposition. Des bavures policières ont été signalées dans certains quartiers de la ville, où des jeunes gens cherchaient des issues de secours. Des policiers ont agressé une vieille femme de plus 80 ans. Son crime de lèse-majesté est d’être la mère de Féfé Onanga, un opposant farouche au régime d’Ali Bongo.
Lors des heurts, la police et la gendarmerie ont procédé à plusieurs interpellations. A Libreville, par exemple, des dizaines de personnes ont été raflées par les forces de l’ordre et conduites à la cravache aux commissariats pour y subir un interrogatoire musclé. « Les policiers ont interpellé même des piétons qui ne prenaient pas part à la marche. Ils agissent comme des voyous. Ça ne peut plus durer longtemps », s’est indigné un manifestant.
Après la répression de la première marche de l’insurrection populaire, le leader de l’opposition, Jean Ping, n’a fait aucune déclaration. Mais ses proches ont rassuré qu’il s’attendait à ce que le dictateur déploie les forces de sécurité pour réprimer violemment la grogne populaire. « Le président Jean Ping n’en est pas surpris. C’est plutôt le contraire qui l’aurait étonné. De toute façon, ce n’est que partie remise », a confié un proche de l’opposant.
