Matins d'Afrique

Gabon: l’impressionnant parc aéroportuaire de la présidence de la République

L'avion de commandement du tyran .

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Connu pour son appétence pour le luxe, feu le président Omar Bongo, qui a dirigé le Gabon quarante-deux durant, avait doté la première institution de plusieurs avions pour ses déplacements à travers le monde et ses tournées républicaines. Les Gabonais avaient pensé que son successeur, Ali Bongo, vendrait une partie de ce matériel pour renflouer les caisses de l’Etat. Mais il n’en est rien. Le locataire du palais du Bord de mer rivalise plutôt de bling-bling, dépensant des sommes colossales pour maintenir et renforcer le parc aéroportuaire hérité de son père.

Jonas MOULENDA

L’ADAGE qui dit « tel père, tel fils » trouve pleinement sa plénitude dans le partage de l’appétence du luxe entre feu Omar Bongo, qui a dirigé le Gabon de 1967 à 2009, et son successeur de fils, Ali Bongo O, aux manettes de l’Etat depuis 2009.

A 58 ans, ce dernier brille encore par un infantilisme déconcertant, laissant croire qu’il n’a pas terminé sa crise d’adolescence. Il se livre à toutes sortes  folies dispendieuses partout où il passe, attirant sur lui des regards concupiscents.

Outre l’achat d’un babyfoot en cristal, des Rolls Royce et d’autres Bentley qu’il avait commandés après sa prise de pouvoir en 2009 à plus de 10 milliards de francs CFA à l’Etat gabonais, la première institution du pays dispose d’un impressionnant parc aéroportuaire hérité d’Omar Bongo mais renforcé et entretenu par son successeur.

Des avions chèrement acquis.

La présidence de la République gabonaise dispose de cinq avions, à savoir le Boeing 777 -200, immatriculés TR-KPR, actuellement bloqué à Paris, le Falcon 900 Ex, immatriculé TR-LEX, le  Grumman Gulfstream G4,  immatriculé  TR-KPS,  le Mac Donald Douglas DC-8 72, immatriculé TR-LTZ et le Boeing 737-700, immatriculé P4- BBJ, offert à sa femme pour ses voyages à travers le monde.

Outre les avions longue ligne, qui servent au déplacement du dictateur et de ses délégations pléthoriques à l’étranger, la première institution du pays dispose de deux hélicoptères, à savoir s’agit deux supers Puma respectivement immatriculés TR-KCW et TR-KCD, qui font partie des appareils les plus chers au monde.

LE LUXE ET LA DÉMESURE. Une certaine incurie est observée dans l’entretien de certains avions de la présidence de la République. Le Falcon 900, par exemple, vole sans assurance. C’est la raison pour laquelle il ne survole que les espaces de la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).  Cet avion ne survole plus l’espace aérien européen.

Le DC-8 72 se trouve immobilisé à  Nime, en France pour motif de vente. La présidence de la République voudrait vendre cet appareil mais aux dernières nouvelles, il se poserait un problème de factures  de stationnement à payer. Une facture salée, quand on sait que l’avion y immobilisé depuis presque cinq ans.

Ali Bongo est reconnu pour son appétence à se procurer les  grands modèles d’avions et de voitures. Son entourage le décrit comme un homme obnubilé par un luxe ostentatoire, qui n’hésite pas de dépenser des fortunes pour des prunes. Le Boeing 737-700, offert à son épouse, aurait coûté 12 milliards de F CFA.

Le salon VIP de l’un des avions qui transportent le tyran.

Le Falcon 900 du constructeur Dassault, est un jet privé impressionnant. Avec une portée de plus de 8 000 km, une cabine confortable et une configuration originale à trois réacteurs. C’est un avion souvent demandé. Parfait pour de longs vols transcontinentaux, il est aussi plus sûr grâce à son troisième moteur et offre plus de souplesse en termes de planification de vol.

Il aime le luxe même dans les avions.

L’acquisition de ces avions très cher frise la démesure et le luxe dans lequel vit le président gabonais. On peut se demander ce qu’un petit pays comme le Gabon fait avec autant d’avions alors qu’il ne dispose d’une compagnie aérienne nationale.

 

 

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