Les chiffres contenus dans les différentes lois des finances cachent une concussion à grande échelle.
Jonas MOULENDA
Le dictateur gabonais, Ali Bongo, et son gouvernement des putschistes forment un grand clan mafieux qui met le grappin sur toutes les ressources financières du pays.Leurs salaires sont taillés sur mesure et frisent la démesure. Officiellement, le président gagne onze millions de F CFA, alors qu’il s’est tapé des fonds spéciaux de l’ordre de 2000 milliards de F CFA par an.
Cette opacité couvre les revenus des autres membres du clan mafieux au pouvoir. Selon un haut responsable du Trésor public, tous les chiffres contenus dans la loi des finances sont faux. « Ils veulent tromper le peuple. Les vrais montants de leurs revenus sont effrayants », explique la source, précisant que la Trésorerie générale est régulièrement sollicitée pour décaisser plusieurs milliards en tapinois.

Le budgets alloués sont trompeurs. Ici, un tableau dressé par l’économiste Mays Mouissi.
Le budget général d’un pays, rappelle l’économiste Mays Mouissi, est un document comptable qui retranscrit les crédits accordés par l’Etat aux administrations pour leur fonctionnement, l’investissement ainsi que les prêts et avances sur un exercice budgétaire. S’agissant de la progression des crédits accordés à la Présidence de la République sur la période 2008 – 2014, le résultat est tout simplement effarant.
1073,74%. C’est l’incroyable augmentation qu’a connu le budget de la Présidence de la République gabonaise entre 2008 et 2014. Une progression tellement spectaculaire en seulement 7 ans. Or, sous Omar Bongo, les crédits alloués à la Présidence de la République gabonaise n’étaient que de 23,8 milliards de FCFA dont 15.7 milliards furent affectés au fonctionnement et 8 milliards consacrés à l’investissement.

Les ministres coûtent beaucoup plus cher au Gabon.
En 2014, le budget général de la Présidence de la République s’élevait selon l’annexe au projet de Loi de finances 2014 à 279 milliards FCFA. Ainsi en 7 ans, le budget de cette institution a été multiplié par 11 quand le budget général de l’Etat n’était multiplié que par 1.64, passant de 1 798 milliards en 2008 à 2 954 milliards en 2014.
Comment peut-on expliquer que sur une période où le budget général de l’Etat n’a augmenté que de 64.29%, celui de la Présidence de la République progresse de 1073.14% ? La Réponse se trouve principalement dans les agences. En effet, en créant de multiples agences directement rattachées à la Présidence avec des missions anciennement dévolues aux ministères, la première institution du pays réalisait par la même occasion une ponction importante des budgets des ministères.
Au demeurant, déduit Mays Mouissi, des ressources budgétaires qui étaient affectées aux ministères par le passé ont gonflé le budget de la Présidence via les agences. La Présidence dispose désormais d’un super budget, supérieur au budget de la Santé, du logement, de l’Agriculture et même de la Défense.