Les agents de l’État, désireux de percevoir leur salaire mensuel, se bousculent devant les établissements bancaires, où aucune disposition sécuritaire ne semble avoir été prise pour éviter la propagation du Covid-19.
Jonas MOULENDA
EN cette fin du mois, il y a un risque élevé de contamination massive du Coronavirus au Gabon. Malgré la menace qui pèse sur le pays, aucune disposition sécuritaire n’a été prise pour éviter de grands attroupements devant les banques.
Depuis ce lundi matin, de longues filles d’attentes et des attroupements de plusieurs centaines de personnes sont perceptibles à l’entrée de certaines banques et débordent jusqu’à la voie publique, perturbant ainsi la circulation. C’est le cas à l’Union gabonaise de banque (UGB), un groupe repris par des Marocains.
La devanture de cette banque est le réceptacle de plusieurs centaines d’agents de l’État, qui dansent la gigue pour tenter de percevoir leur salaire mensuel. De fait, ils brravent le Coronavirus qui aurait déjà touché au moins six personnes dans le pays, selon le bilan avancé par les autorités gabonaises.
Les fonctionnaires sont tendus et stressés
Pourtant, celles-ci avaient annoncé, la semaine dernière, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes à travers tout le territoire national. Les banques seraient-elles les seuls lieux où les attroupements sont-ils permis ? 
Les attroupements devant les banques perturbent le trafic.
Un fonctionnaire joint au téléphone, ce matin, par Matin d’Afrique, a expliqué que les mesures de distanciation ne sont pas respectées même à l’intérieur de la banque. Tout s’y passerait comme s’il n’y avait aucun risque de contamination.
À l’entrée de la banque, les agents de sécurité semblent débordés par l’affluence des fonctionnaires. « Les gens sont rendus et stressés. Ils veulent tous accéder au guichet pour percevoir leur salaire. C’est difficile de contenir la masse, » a confié un employé de la banque, expliquant cette atmosphère par le désir de chacun de faire des provisions.