Les élections législatives du 26 août prochain ne s’annoncent pas une partie de plaisir pour les députés du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir. Certains d’entre eux pourraient ne pas être plébiscités par leurs électeurs. Ceux-ci les reprochent d’avoir voté des lois aux antipodes des moeurs ancestrales. C’est le cas du texte sur la dépénalisation des rapports sexuels entre personnes de même sexe, adopté le 20 juin 2020, à l’instigation du despote Ali Bongo, de son épouse, Sylvia Bongo, et de leur fils, Nourredin Valentin. Une dépénalisation qui a ouvert les portes à toutes les dérives.
Jonas MOULENDA
LES députés du PDG rendront bientôt des comptes à leurs électeurs, après avoir fait sauté les verrous sur les moeurs ancestrales qui interdisaient les rapports sexuels entre personnes du même sexe. La plupart d’entre eux sont attendus de pied ferme dans leurs fiefs électoraux respectifs pour payer le salaire de leur félonie. Le despote Ali Bongo, son épouse Sylvia, et leur fils, Nourredin Bongo, avaient mis les bouchés doubles pour faire sauter la disposition punissant l’homosexualité dans le pays. La famille présidentielle, connue pour ses déviances sexuelles, avait ainsi cédé aux objurgations de certains partenaires du pays. Après avoir été soudoyés par le gouvernement, les députés PDG avaient dans leur majorité voté pour la dépénalisation de l’homosexualité.
Depuis lors, l’on assiste à toutes les déviances à rebours des moeurs ataviques. La pédérastie notamment est sortie du champ des mythes et de l’imaginaire pour désormais tutoyer le sommet de l’État et toutes les instances décisionnelles, entre clandestinité et visibilité homéopathique. Aujourd’hui, tous les gouvernants ou presque sont soupçonnés d’entretenir cette pratique au Gabon. Du président de la République au ministre, tous sont pointés du doigt, tant ils se murent dans un grand silence, malgré de nombreuses récriminations. Le phénomène s’est d’ailleurs fait jour à partir de 2009, avec l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo et de ses copains. Ces derniers sont accusés, à tort ou à raison, d’avoir fait de cette pratique immorale une valeur cardinale dans leur milieu. «Quand un jeune sollicite un emploi après ses études, on lui demande de donner d’abord son derrière », avance un jeune prêtre.
D’après certains gardiens de la morale, les auteurs de la pédérastie profitent de la libéralisation des mœurs pour faire prospérer le phénomène. Car, les habitudes sexuelles constituent désormais l’un des aspects des comportements sociaux où l’on peut lire les dynamiques de changement, parfois les plus inattendus dans différentes sociétés.
UN ANCIEN DÉPUTÉ ACCUSÉ DE PÉDÉRASTIE
Le Gabon semble entré résolument dans l’ère de la révolution sexuelle, mais la pédérastie décriée n’est pas une simple orientation sexuelle. « C’est un phénomène qui obéit à des rites maçonniques. C’est à travers l’acte sexuel que les membres de la confrérie subtilisent les chances et de l’énergie aux jeunes. Autrement dit, ils prennent l’étoile de leur victime pour briller », explique un spécialiste de la métaphysique.
Les réseaux sont plus denses qu’on ne le pense. Ils ont des ramifications insoupçonnées dans tous les milieux sociopolitiques du pays. De la présidence de la République aux ministères, en passant par le parlement et d’autres institutions. Le 25 mars 2016, se souvient-on, un ministre et trois sénateurs ont violé un jeune homme dans l’enceinte même du sénat. Le crime s’est passé entre chien et loup, au moment où les autres parlementaires étaient déjà rentrés chez eux.
L’affaire fut étouffée dans l’œuf par les gouvernants, visiblement gênés aux entournures. La police qui a voulu démêler les fils de l’écheveau avait été vite rappelée à l’ordre par la présidence de la République. « Nous avions été saisis par le plaignant mais on nous a demandé de stopper l’affaire. Nous ne pouvions rien faire. Vous connaissez comment les choses se passent dans notre pays »,confie un agent du service des mœurs de la Police judiciaire (PJ) à Libreville.
En février 2017, Jean François Yanda, alors député du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, fut accusé d’acte de pédérastie fétichiste sur un jeune qui s’est retrouvé avec une infection anale et des asticots. L’enquête ouverte par le parquet de Franceville a fait chou bas, en raison des pesanteurs politiques, la pédérastie étant parrainée par le pouvoir. De nombreux jeunes garçons victimes de cette pratique portent de couches. « Ali Bongo et ses copains puisent leur énergie à travers la sodomie sur de jeunes garçons », accuse un pasteur.

L’ancien député Jean-François Yanda et sa victime.
La pratique fait tache d’huile dans toutes les strates sociales. C’est ainsi que cinq hommes ont violé un mineur de 16 ans en février 2017 à Moanda, dans la province du Haut-Ogooué (sud-est). Il s’agit de Christ Simangoye, Crufin Mibindxou, Jean François Poungou Mouyoumha, Khalil Abdoulaye et Seydou Diop. Les cinq individus avaient été placés sous mandat de dépôt par le parquet de Franceville, au terme d’une enquête menée par la brigade de gendarmerie de Moanda.
Selon certaines indiscrétions, la présidence de la République serait la citadelle de la pédérastie à des fins fétichistes. Le plus souvent, des jeunes hommes vont rendre visite de manière fréquente aux fonctionnaires aisés qui y travaillent. Ils passent des heures et des heures ensemble. Et ce qui est étonnant, rapporte-t-on, ils s’enferment longtemps dans les bureaux. De là, on peut deviner ce qu’ils peuvent faire une fois à l’abri des regards.
Pis, renchérit un fonctionnaire de la présidence de la République, des proches Ali Bongo organiseraient régulièrement des castings pour sélectionner leurs proies. Plusieurs jeunes sont inconsciemment entrainés chaque dimanche dans une piscine située dans l’une des résidences de la famille Bongo pour le casting. « Les collaborateurs du président attirent souvent ces jeunes avec des friandises diverses », dénonce la source, précise.
Des adolescents représentant l’avenir du pays donc sont livrés aux sollicitations pernicieuses. En mal de repères, ils sont d’autant plus vulnérables. Devant la montée vertigineuse de ces pratiques immorales, la responsabilité des parents et de la société toute entière demeure irréversible. Non seulement il faut être présent, mais il faut continuer à encadrer et à condamner.
Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour que la pédérastie surnage au Gabon. Les tenants du pouvoir font passer leurs partenaires pour leurs employés. Mais une fois esseulés, ils s’adonnent à des relations sexuelles au cours desquelles ils vident leurs victimes de leur énergie. Malheureusement, les gardiens de la tradition restent motus et bouches cousue devant ce phénomène.