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Pendant que les Gabonais attendent des mesures concrètes pour améliorer leur train de vie, le très tapageur directeur de cabinet d’Ali Bongo préfère servir des promesses mensongères et indignes des attentes du pays. Après l’annonce à grands coups de cymbale du paiement de la dette intérieure et la lutte contre l’insalubrité, la dernière lubie du plus proche collaborateur du tyran était la réduction drastique des membres du cabinet présidentiel.

Jonas MOULENDA

Tout le monde attendait avec impatience la diminution de de la taille présidentielle, annoncée à grand renfort de publicité par le directeur de cabinet d’Ali Bongo, via les journaux en ligne acquis à sa cause. Mais à la lecture du communiqué final du conseil des ministres, vendredi dans la soirée, les Gabonais étaient déçus de constater que les effectifs de la présidence de la République restaient pléthoriques.

Dans une large mesure, Brice Laccruche Alihanga, distributeur de strapontins par excellence, a débauché certaines personnes pour les remplacer par ses obligés. Un exercice auquel il s’était déjà livré après sa nomination au poste de directeur de cabinet du dictateur, au sortir de l’élection présidentielle du 27 août 2016, remportée par l’opposant Jean Ping, mais truquée par Ali Bongo.

Alihanga n’avait promu à des postes de responsabilités que sa bande d’amis de l’Association des jeunes volontaire émergents (AJEV), qui a supplanté le Parti démocratique gabonais. Malgré de nombreuses récriminations dans ce sens, le directeur de cabinet d’Ali Bongo n’en a cure. Bien au contraire, il obère les charges de l’Etat.

On ne dénombre encore pas moins d’une centaine de conseillers spéciaux du président de la République. Un véritable gouffre à sous, quand on sait que le traitement salarial estimé à deux millions de F CFA par personne. « Brice Laccruche Alihanga n’aide pas son patron. C’est lui qui fout toute cette pagaille qui coûte cher à notre pays », a fustigé un analyste politique, visiblement désappointé.

Les Gabonais attendaient non seulement la suppression des agences rattachées à la présidence de la République, qui constituent non seulement des ministères bis mais aussi des canaux des détournements des fonds publics. De même, des voix se sont élevées pour demander la suppression pure et simple du poste de vice-président de la République, actuellement occupé par l’opposant alimentaire Pierre-Claver Maganga Moussavou. Mais l’homme à tout faire d’Ali Bongo s’y serait opposé pour protéger le bifteck de de ses amis qu’il a parachutés dans ses agences et au sein de l’institution de factice.

ESCROCS POLITIQUES. Le directeur de cabinet du despote n’était pas à son premier coup de bluff. Il avait annoncé le paiement de la dette intérieure pour les mois de janvier et février derniers, mais il n’en fut rien. Pis, il avait annoncé la fin de l’insalubrité à Libreville, après une visite tapageuse à la décharge de Mindoubé. Pourtant, la capitale ploie toujours sous le poids de l’insalubrité.

De fait, la stratégie adoptée par Alihanga a accouché d’un discours politique programmatique qui ne berce plus les Gabonais. Lors de toutes ses sorties, il esquisse souvent les grandes lignes d’une gouvernance ambitieuse, paravent pour planifier un nouveau bail du clan Bongo à la tête du pays que celui-ci gère comme un snack-bar et multiplier à l’envie le pouvoir à vie.

Ses amis escrocs politiques ont même saisi l’opportunité de sa nomination au poste de directeur de cabinet du tyran pour installer des ramifications de l’AJEV dans toutes les provinces du pays, afin de l’aider à accompagner son ami Nourredine Bongo, fils du despote, à succéder à son père. « C’est Nourredine qui est derrière l’AJEV. Il veut succéder à son père. C’est lui le véritable directeur de cabinet. Laccruche n’est qu’une mascotte », a relevé une source proche du service de renseignement.

De toute évidence, le rôle de Brice Laccruche Alihanga est de divertir et abuser  les Gabonais ainsi que la Communauté internationale, en proclamant, à grand renfort de publicité, la bonne gouvernance et l’austérité. Or, malgré une rente pétrolière conséquente, aucune infrastructure sociale n’a été bâtie sur le territoire national depuis qu’Ali Bongo a accédé aux manettes de l’Etat en 2009. Toutes les ressources financières sont captées par le gang du pouvoir dont il est le nouveau directeur technique, après Maixant Accrombessi.

Au demeurant, Alihanga ne sait que faire des promesses et toujours des promesses pour abuser les esprits fragiles et naïfs. Sans être devin, il est aisé de pronostiquer que ceux qui répondront aux chants de sirène du pouvoir n’auront que leurs yeux pour pleurer une fois avoir accompagné Brice Laccruche Alihanga dans son aventure politique suicidaire d’installer au pouvoir son ami Nourredine Bongo.

Les Gabonais ont déjà pu apprécier la vacuité idéologique du discours du directeur de cabinet d’Ali, Bongo, complètement déconnecté de la réalité. Sans état d’âme, Alihanga annonce l’orthodoxie financière, alors qu’il aurait détourné 3 milliards de francs CFA avec ses présumés complices, Alime Mamadou et Justin Ndoudangoye. Devant coups de bluff répétés, d’aucuns conseillent désormais aux Gabonais de bien réfléchir avant de prendre la décision de soutenir Brice Laccruche Alihanga dans les dernières lubies d’un pouvoir aux abois, car ils découvriront très vite qu’ils se sont fait gruger.