Les esprits avisés flairent dans l’agitation d’Ali Bongo et de son épouse Sylvia une sordide volonté de propulser à la tête de l’État leur fils adoptif Nourredin Bongo. Soucieuse de conserver les privilèges, ils s’évertuent à appâter des politiciens retors avec des promesses de promotion politique pour élargir le cercle des courtisans qui soutiennent leur projet de transmission du pouvoir de père en fils. Mais leurs espoirs pourraient être douchés par la détermination du peuple.
Jonas MOULENDA
ALI BONGO et son épouse Sylvia remuent les méninges pour peaufiner les stratégies nécessaires à la conservation du pouvoir usurpé depuis l’élection présidentielle du 27 août 2016. L’exercice n’est pas une sinécure, loin s’en faut.
Le dictateur chancelant semble embourbé dans les marécages de mécomptes de son imposture et de ses succédanés dont les effets pervers se trouvent aggravés par la dégradation de sa santé depuis le 24 octobre 2018.
La forfaiture que constituent la révision constitutionnelle et le holdup électoral d’août 2016 n’est pas un simple incident de parcours. Elle illustre piteusement les multiples contradictions qui ont émaillé l’intrusion et l’ascension d’Ali Bongo dans le champ politique et le renforcement de sa position sur l’échiquier politique.
Il importe de tenir compte à la fois du contexte historique et politique dans lequel s’inscrivent ces contradictions, ainsi que son équation personnelle: en 2009, son adoubement à la tête de l’Etat dans des conditions opaques a ouvert le sinistre bal d’une lamentable régression intellectuelle et politique qui, peu à peu, transforme le Gabon en satrapie gérée comme un fief clanique.
GOUVERNEMENT D’OUVERTURE. De nombreux signes annonciateurs indiquent que le Gabon pourrait bientôt connaître une explosion sociale. Pris dans son propre piège, paralysé par les impérities de son pouvoir et la concussion des prévaricateurs de sa cour, Ali Bongo multiplie les chausse-trappes contre ses opposants.
Les thuriféraires du pouvoir réfléchissent actuellement à la formation d’un gouvernement d’ouverture au moment où le paysage politique se recompose sous la férule d’anciens barons. Un deal semble être conclu avec ces derniers pour utiliser leurs réseaux nationaux et internationaux afin que le tyran reste au pouvoir en s’appuyant sur l’opposition républicaine qui a parasité l’opposition radicale.
L’agitation frénétique de Sylvia Bongo n’est d’ailleurs pas fortuite ; elle sait que son despote d’époux valétudinaire peut tirer sa révérence à tout moment. Alors, elle s’attelle à renforcer le réseau d’influence de son fils. Dans ce schéma, elle fait une alliance contre nature avec le predigistateur béninois Maixant Accrombessi. Ce tandem réussira-t-il leur tour de passe ? Rien n’est moins sûr.

Sylvia Bongo encourage son époux à une succession dynastique.