Matins d'Afrique

Gabon: le fils de Jean-François Ntoutoume Émane relâché

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Albert Ntoutoume Émane, arrêté la semaine dernière à Oyem (nord), a regagné son domicile, samedi soir, après une garde à vue prolongée par le procureur de la République.

Jonas MOULENDA

Le fils de l’ancien Premier ministre Jean-François Ntoutoume Émane a été remis en libérté, samedi soir, a-t-on appris de source proche du service de renseignement. Albert Ntoutoume Émane a été autorisé à regagner son domicile, après une semaine de garde à vue.

Il avait été arrêté le vendredi 31 août 2018 par la Police judiciaire (PJ) , alors qu’il était en tournée politique dans le Woleu-Ntem pour l’installation des cellules de base du Rassemblement des patriotes républicains, parti de l’opposition radicale, créé par son père.

Comme son fils, Jean-François Ntoutoume Émane est dans le collimateur de la justice de la justice aux ordre du pouvoir.

Aussitôt après son arrestation, Albert Ntoutoume Émane avait été ramené à Libreville par la par la PJ, qui l’a ensuite confié  à la contre-ingérence, communément appelée B2.  Il lui est reproché d’avoir facilité la corruption de certains agents publics par le groupe suisse Webcor, adjudicataire du Grand marché de Libreville.

Après une première nuit de garde à vue au B2, Albert Ntoutoume Émane, a fait 25 de tension. Toute chose qui a nécessité son hospitalisation à l’hôpital d’instruction des armées de Melen. « C’est là-bas que le B2 allait l’auditionner chaque jour lorsque sa tension a baissé. Il a déclaré n’avoir pas facilité la corruption de certaines personnalités,  » a expliqué la source, précisant qu’il reste sous contrôle judiciaire.

Une affaire aux allures d’un règlement de compte politique

La contre-ingérence, manifestement déçue de n’avoir pas pu arracher des aveux à Albert Ntoutoume Émane, a finalement autorisé à ce dernier de regagner son domicile, au terme de son hospitalisation. » Il a été libéré discrètement. Le pouvoir qui avait actionné certains médias pour faire du tapage sur son attestation n’a plus communiqué sur cette libération,  » a renchéri la source.

Comme ce fut le cas avec la procédure du défunt Santullo Guido, accusé sans preuves d’avoir corrompu des personnalités gabonaises pour obtenir des marchés, le pouvoir gabonais a de nouveau brillé par un amateurisme déconcertant. Le communiqué pondu par Webcor a d’ailleurs dédouané Albert Ntoutoume Émane  dont le père est convoqué ce mercredi par le B2 dans le cadre de la même affaire aux allures d’un règlement de compte politique.

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