Matins d'Afrique

Gabon: le discours du roi des menteurs attendu ce soir

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Au lendemain de l’accident vasculaire cérébral dont il a été victime, le fantasque dictateur Ali Bongo tente, par toutes les facéties, de rassurer l’opinion qu’il a recouvré toutes ses facultés. Son laïus prévu ce 31 décembre aura pour finalité de  souffler le froid,  face à  la colère d’ un peuple qui n’attend plus rien de lui, si ce n’est son départ du pouvoir.

Jonas MOULENDA

LES Gabonais attendent le discours à la nation que prononcera ce soir le despote Ali Bongo. De fait, ils n’attendent pas quelque chose de concret de ce verbiage, mais aimeraient mesurer à quel point ce dictateur en fin de carrière se vautre dans le déni de réalité, la mystification et l’illusionnisme.

Les analystes politiques s’attendent à ce que le tyran  annonce, à grands coups de cymbale, une batteries de mesures politiques, économiques et sociales surréalistes. De plus, ils présument qu’il lancera une fausse main tendue aux opposants pour la construction à l’unisson de la nation, fragilisée par la crise née de son imposture.

S’agissant justement des difficultés de trésorerie, il est fort probable que le despote annonce des mesures  de bonne gouvernance et d’orthodoxie financière, tout en tentant de justifier l’incarcération des fossoyeurs de la République. Il s’agirait pour lui de réfuter les accusations de vendetta contre ses collaborateurs Brice Laccruche Alihanga, Patrichi Tanasa, Noël Mboumba et tutti quanti, envoyés au mitard pour détournement des fonds publics.

En outre, les habitués des pitreries d’Ali Bongo s’attendent à  ce qu’il parle  comme un petit villageois qui a du panache et qui a quand même fait ses classes dans la momerie et le cynisme. Pourtant, ils sait que les opposants qui se respectent ne participeront ni à un nouveau club de voyous mus par des appétits pécuniaires boulimiques, ni à un nouveau simulacre de dialogue destiné à légitimer l’imposture.

Les Gabonais sont habitués aux mensonges du tyran.

Même parmi les branquignols de la République, les voix contre Ali Bongo se font de plus en plus nombreuses et elles laissent entendre qu’il faudrait que ce putschiste valetudinaire libère le palais présidentiel qu’il squatte. Mais, ce despote sanguinaire semble encouragé dans ses calembredaines par un groupe de délinquants en costards, qui ne voient que leurs intérêts personnels et à moyen terme.

Ali Bongo tentera de renvoyer l’image d’un dictateur sympa en quête d’alliés 

Ses conseillers, inspirateurs de ses discours aux antipodes de la réalité,  lui distillent des idées farfelues. Ils lui font savoir que l’éclectisme ne lui sera jamais reproché par la communauté internationale s’il permet à la population de rêver de nouveau d’un avenir meilleur.

Ils le persuadent que, poussés par cet espoir, les Gabonais deviendraient plus patients et feraient preuve d’un esprit de tolérance après les massacres que ce régime criminel a perpétrés dans le dessein de se maintenir au pouvoir. Poussés par cet esprit, se persuadent-ils, les citoyens qui fulminent toujours de colère pourraient accepter l’avenir avec le même tortionnaire.

Les fossoyeurs de la République courent chez Ali Bongo pour lui dire – chiffres et graphiques à l’appui – que, vu la pyramide d’âge de ses adversaires, il devait axer sa politique sur les jeunes qui constituent le terreau de la contestation. En plus d’injecter du sang neuf dans le gouvernement, il devrait mettre en place des solutions d’occupation efficiente de cette couche sociale.

C’est ainsi qu’il pourrait débaucher de jeunes talents dans les rangs de l’opposition pour apporter de l’innovation. Comme ce dictateur sympa est à la recherche de collaborateurs pour tenter de se refaire une santé politique et passer le témoin à son rejeton Nourredin Bongo, il est prêt à mettre à contribution même ses plus farouches pourfendeurs dont les rois de la toile, qui ont largement contribué à détruire son image à travers le monde entier.

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