Des gangsters à la solde du pouvoir ont fait irruption dans sa cellule et l’ont violé sur la menace d’une arme. Une agression sexuelle qui a fait monter au créneau la famille de la victime et ses avocats.
Jonas MOULENDA
LE régime dictatorial d’Ali Bongo a opté pour le viol en réunion comme moyen pour arracher des aveux prévenus incarcérés à la prison centrale de Libreville, dans le cadre de l’opération « Scorpion », destinée à lutter contre la corruption et le détournement des fonds publics.
Après Patrichi Christian Tanasa, l’ex-directeur général de Gabon Oil Compagny, la semaine dernière, le tour est revenu à l’ancien ministre de Transport, Justin Ndoundangoye, d’être violés en réunion par des barbouzes du régime.
Une agression sexuelle qui a choqué les avocats du prévenu, Me Cédric Maguisset du Barreau du Gabon et Me Calvin Job du Barreau de Paris.
Les violeurs ont menacé de tuer Ndoundangoye et sa famille s’il dénonçait les sévices corporels qu’ils lui ont fait subir
À la faveur d’un point de presse donné à la mi-journée à Libreville, les deux praticiens du droit ont expliqué aux journalistes le mode opératoire utilisé par les lampistes.
À la lumière de leurs explications, il ressort que leur client, comme 5 autres détenus de l’Association des jeunes émergents volontaires (AJEV), proches du pouvoir, a subi des violences physiques et humiliants dans sa cellule pendant la nuit du 2 au 3 février 2020.
Les avocats dé Ndoundangoye vont déposer plainte.
Selon les deux avocats, trois agents vêtus d’uniformes de la sécurité pénitentiaire, en cagoule, se sont introduits dans sa cellule, l’ont déshabillé, ligoté les mains dans le dos, l’ont allongé sur le ventre. Ils lui ont écarté les jambe et donné des coups à l’anus, sur les testicules et la verge, en filmant.
Pendant cette torture, les barbouzes lui demandaient de dire où il avait planqué l’argent qu’il aurait pris lorsqu’il était au gouvernement. En quittant la cellule, ils l’ont menacé de le tuer, de tuer sa compagne et d’enlever leur fille s’il révélait les sévices qu’ils lui ont infligés.
Dans le même temps, la famille de Justin Ndoundangoye a fait une déclaration mettant en garde le Garde des sceaux, le Président de l’Assemblée nationale, Boukoubi, le Président de la Commission ad hoc ayant levé son immunité Aurelien Ntoutoume, le procureur de la République, la Juge d’instruction et le Directeur de la prison contre les conséquences que ces violences sur leur fils vont susciter.