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La Banque africaine de développement vient de débloquer 41 milliards de francs CFA qui pourraient de nouveau prendre une destination autre que le développement de l’agriculture dans le pays.

Jonas MOULENDA

C’est encore de l’argent jeté par la fenêtre. La Banque africaine de développement (BAD) vient de prêter une somme de 41 milliards de F CFA au gouvernement cleptomane d’Ali Bongo.

Nul doute que cet argent prendra encore une autre destination, tant le gouvernement des putschistes ne rate jamais l’occasion de mettre le grappin sur les fonds publics. La BAD a toujours prêté de l’argent au gouvernement, mais les fonds n’ont jamais servi au développement de l’agriculture au Gabon. Les différents prêts servent plutôt aux besoins autres que ceux exprimés par les autorités gabonaises.

Le développement de l’agriculture est toujours au point zéro.

Le fameux « Projet Graine », annoncé à grands coups de cymbale par le gouvernement des putschistes, s’apparente toujours au mythe de Sisyphe. D’où évidemment la question que certains se posent aujourd’hui : pourquoi les bailleurs des fonds continuent-ils de prêter de l’argent à un gouvernement digne d’un gang ?

Dans certains milieux, il se susurre qu’Ali Bongo et son club de copains bénéficient des complicités au sein de la BAD pour obtenir régulièrement l’assistance financière de l’institution. Le nouvel emprunt intervient quatre mois après que la BAD ait accordé un prêt à l’Etat gabonais.

Le 28 novembre 2017, à la suite de discussions avec l’ex-ministre de l’Agriculture Yves Fernand Mamfoumbi, la Banque avait consenti à accorder un prêt de 98,541 millions d’euros au Gabon pour le financement de son agriculture. A l’époque, le gouvernement gabonais avait justifié cet accord par le fait que l’institution financière continentale souhaitait renouer avec l’agriculture gabonaise après 20 ans.

Or, tous les autres prêts n’ont jamais servi au développement de l’Agriculture au Gabon. Le gang du pouvoir a toujours détourné les fonds débloqués.

Ali Bongo et son gang ont toujours détourné l’argent débloqué par les partenaires du Gabon.

DETOURNEMENT. Le Représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Ali Lamine Seine et le Gouvernement sont soupçonnés d’avoir détourné près d’un milliard de F CFA destiné au développement des projets agricoles au Gabon.

Pour aider l’agriculture gabonaise, la Norvège et la Grande Bretagne avaient mis à la disposition du Gouvernement gabonais un Programme d’Appui au Reboisement et à la gestion durable de la forêt Gabonaise. A cette occasion, une somme de 800 millions de F CFA de subvention non remboursables avait été débloquée au bénéfice des agriculteurs pour le reboisement de 1000 hectares par an et le plantage de 1000 hectares d’arbres fruitiers à raison de 81 arbres par hectare.

Mais quatre ans après la mise à disposition des fonds, les 3000 hectares n’ont pas été plantés. Pis, une partie importante des fonds norvégiens et britanniques ont été détournés par les fonctionnaires bien identifiés du Ministère des Eaux et Forêts.

A ce jour, a-t-on appris, les pépiniéristes et les agriculteurs enregistrent environ 800 millions de F CFA d’impayés. La question que d’aucuns se posent aujourd’hui est celle de savoir comment un tel détournement a été rendu possible alors les fonds étaient domiciliés à la BAD. Ce qui impliquait donc une responsabilité morale et la surveillance du magot décaissé.

Là où le bât blesse c’est qu’en avril 2017, la BAD a signé un nouvel accord financier de 190 Milliards de FCFA avec le Gabon dans l’agriculture. Or, les premiers fonds ont pris une destination inconnue. Quel banquier sérieux peut continuer à donner du crédit à un client qui ne respecte pas ses premiers engagements?