L’ancien ministre du Pétrole a recouvré la liberté, vendredi soir, après avoir passé vingt-deux mois derrière le barreau.
Jonas MOULENDA
L’ancien ministre du Pétrole Étienne-Dieudonné Ngoubou a été libéré sous caution, vendredi à Libreville. Selon une source autorisée, l’ancien membre du gouvernement aurait payé une forte caution pour recouvrer la liberté.
Après sa libération, Étienne-Dieudonné Ngoubou a regagné son domicile, en compagnie de certains proches partis à sa rencontre. D’après la source, l’ancien ministre d’Ali Bongo n’a pas fait des déclarations à sa sortie de prison.
Étienne-Dieudonné Ngoubou avait été arrêté en janvier 2017 pour détournement des fonds publics, après son limogeage qui avait défrayé la chronique. Au terme de son audition par le procureur de la République, il avait été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville.
Le collectif de ses avocats s’inquiétait de la tournure prise par la procédure illégalement ouverte au 1er cabinet d’instruction du Tribunal de Libreville. Il faisait face à une incompréhensible privation de l’effectivité de l’exercice du droit de recours exercé pour le compte de son client.
Le 17 février 2017, alors que l’appel contre l’ordonnance de placement visant M. Ngoubou avait été déposé depuis le 16 janvier 2017, le parquet de Libreville n’avait toujours pas transmis le dossier à la chambre d’accusation.
Un règlement de compte usurpant le manteau politique
Or, aux termes des dispositions de l’article 161 al 2 du code de procédure pénale gabonais, la Chambre d’accusation doit, en matière de détention préventive, se prononcer au plus tard dans les cinq jours de la réception du dossier, faute de quoi l’inculpé est mis d’office en liberté par le Procureur Général, s’il n’est détenu pour autre cause.
Sans explication aucune, le parquet se refusait de transmettre l’ensemble du dossier pour examen alors qu’il n’avait plus aucun acte procédural à poser. Ce blocage de la procédure laissait finalement à penser qu’il s’agissait d’un règlement de compte usurpant le manteau de la politique.
Lors du procès du prévenu, le 27 août 2028, ses avocats avaient demandé sa relaxe pure et simple. L’ancien ministre du Pétrole a été finalement libéré sous caution, après avoir passé vingt-deux mois à la prison centrale de Libreville où il subissait la maltraitance.