Décidément, notre pays n’a pas l’heur d’être mis en valeur par les métèques qu’il accueille et adopte avec vivats. Au lieu d’aimer leur deuxième partie, ces derniers deviennent des fossoyeurs de l’économie nationale. L’actuel directeur de cabinet du président autoproclamé marche dans le sillage de ses semblables Maixant Accrombessi et Libane Suleiman. En poste depuis 2017, il a mis en place sa propre mafia.
Jonas MOULENDA
BRICE LACCRUCHE ALIHANGA a compris que pour bien opérer, il avait tout intérêt de placer des hommes et des femmes sous sa coupe à des postes clés afin de bien les contrôler pour bien se faire de l’argent.
C’est ainsi qu’il a fait nommer des ministres, des directeurs généraux, des conseillers et des chargés de missions après sa prise de fonction. Selon une source proche du service de renseignement, ses obligés doivent lui rétrocéder une partie des leurs prébendes.
Connu pour ses appétits pécuniaires boulimiques, le directeur de cabinet d’Ali Bongo a créé son petit paradis mafieux au sein de l’appareil étatique gabonais. « Brice Fargeon, qui se fait appeler Laccruche Alihanga, fait comme fait pire que ses prédécesseurs. Sa mafia est même plus dangereuse parce qu’elle gangrène tout l’appareil de l’Etat. Elle est comme une secte », a confié un agent du service de renseignement.
Il a placé ses pions dans toutes les sphères stratégiques
Pour réussir ses différents coups tordus, le colon mafieux a placé les pions dans tous les postes stratégiques. Le seul secteur où il n’a pas encore réussi à placer des valets, c’est l’armée. Dans les ministères, les institutions et les régies financières, il a catapulté ses larbins pour capter l’argent du contribuable. « L’affaire de 4 milliards détournés à Sogatra, c’est Brice Laccruche Alihanga et ses gens qui sont derrière ça. Il avait instauré une mafia au ministère des transports après son départ de BGFI où il avait volé plus de 3milliards. Ses gens contrôlent la direction générale du permis de conduire et de la carte grise », a dénoncé une source proche de la contre-ingérence.

L’argent détourné finit dans les paradis fiscaux.
La mafia de Brice Laccruche Alihanga, a-t-on appris, sévit également à l’Oprag où il a placé son pion Saïd Abeloko, lui aussi membre de l’Association des jeunes volontaires (AJEV). C’est sa mafia qui a ruiné la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), la Caistab et bien d’autres entités.
A en croire une note confidentielle des services de renseignements du Gabon, les larbins d’Alihanga détournent des milliards à son profit et planquent cet argent dans les paradis fiscaux. En décembre 2016, le directeur général de la Caistab, Ondias Souna, aurait détourné 1,7 milliards de FCFA. L’argent aurait transité par le Liban, avant de terminer dans les comptes d’Alihanga à Singapour et au Luxembourg.
Son père biologique Robert Fargeon est soudainement devenu riche
En février 2018, a confié une source proche des services spéciaux, Saïd Abeloko a détourné 2,4 au profit de son mentor Brice Laccruche Alihanga. L’argent aurait été viré par BGFI en Guinée-Equatoriale dans les comptes de l’épouse d’Alihanga, d’origine Équato-guinéenne. Le directeur de cabinet d’Ali Bongo aurait créé plusieurs sociétés écrans au nom de sa femme et de ses beaux-frères. C’est dans les comptes de ces sociétés qu’atterrirait l’argent détourné.
Le mois dernier, a rapporté une source digne de foi, il a envoyé un de ses lieutenants en France pour y déposer une somme de 750 millions d’Euros dans les comptes de son père biologique, Robert Fargeon. Avec l’argent détourné, il a acheté un immeuble de 4 étages au nom de son père, non loin du port de Marseille. Il aurait, en outre, acheté à ce dernier un bateau de pêche d’une valeur de 370 millions de F CFA.
Son père biologique Robert Fargeon serait subito devenu riche, alors qu’il est parti du Gabon rien qu’avec un sachet d’habits à la main. Même son véhicule, un Golfe cabriolé bleu, avait été confisqué par Joséphine Nkama à qui il devait beaucoup d’argent pour la location du café à l’immeuble du Phoebus, au centre-ville.

Robert Fargeon, le père biologique de Brice Laccruche Alihanga, se coule des jours heureux, gâté par son fils qui a percé au Gabon.