C’est le dirigeant le plus dépensier de l’histoire du Gabon. Il n’est pas concerné par la crise financière. Il continue à mener son train de vie élevé et à effectuer des voyages dispendieux à l’étranger. Il ne recule devant aucune folie, de la plus coûteuse à la plus extravagante ou farfelue.
Jonas MOULENDA
Depuis son accession à la magistrature suprême en 2009, Ali Bongo n’a de cesse de faire saigner les finances publiques. De fait, une grande partie du budget de l’Etat est absorbée par les voyages du tyran à l’étranger. Depuis 2015, il a effectué 168 voyages dans le monde entier à la recherche de la gloire et pour satisfaire ses caprices d’enfant gâté.
En une année, l’Etat dépense au moins 1 milliard de F CFA pour les voyages présidentiels. Cela implique la prise en charge des vols du dictateur, des affrètements réalisés par la présidence de la République et des assurances contractées au bénéfice de la flotte aérienne présidentielle. En se basant strictement sur les dépenses budgétaires exécutées en 2015, l’Etat gabonais a pris en charge les vols présidentiels à hauteur de 1.03 milliard FCFA.
L’analyse détaillée des règlements effectués par le Trésor public gabonais permet de constater quatre lignes d’exécutions budgétaires traitées entre le 23 avril et le 3 juin 2015 lesquelles couvrent les vols présidentiels réalisés au 1er quadrimestre 2015. Au-delà du mois d’avril 2015, aucun règlement de factures portant le libellé « Vols Présidentiels » n’a été effectué par l’Etat gabonais.
Les voyages à l’étranger constituent le passe-temps favori du despote gabonais
Conformément au code gabonais de l’aviation civile et à la législation aérienne internationale, les avions en service sur le territoire doivent être couverts par une assurance. La flotte présidentielle gabonaise ne fait pas exception. Ainsi la prise en charge de l’assurance multirisque de la flotte présidentielle du Gabon a coûté 4.9 milliards FCFA aux contribuables versés principalement à l’Omnium gabonais d’assurance et de réassurance (OGAR), propriétaire de son défunt beau-père, Edouard Valentin.
GACHIS. Le budget général d’un pays est un document comptable qui retranscrit les crédits accordés par l’Etat aux administrations pour leur fonctionnement, l’investissement ainsi que les prêts et avances sur un exercice budgétaire. S’agissant de la progression des crédits accordés à la Présidence de la République sur la période 2008 – 2014, le résultat est tout simplement effarant.
1073,74%. C’est l’incroyable augmentation qu’a connu le budget de la Présidence de la République gabonaise entre 2008 et 2014. Une progression tellement spectaculaire en seulement 7 ans.
Or, sous Omar Bongo, les crédits alloués à la Présidence de la République gabonaise n’étaient que de 23,8 milliards de FCFA dont 15.7 milliards furent affectés au fonctionnement et 8 milliards consacrés à l’investissement.
En 2014, le budget général de la Présidence de la République s’élevait selon l’annexe au projet de Loi de finances 2014 à 279 milliards FCFA. Ainsi en 7 ans, le budget de cette institution a été multiplié par 11 quand le budget général de l’Etat n’était multiplié que par 1.64, passant de 1 798 milliards en 2008 à 2 954 milliards en 2014.
Comment peut-on expliquer que sur une période où le budget général de l’Etat n’a augmenté que de 64.29%, celui de la Présidence de la République progresse de 1073.14% ? La Réponse se trouve principalement dans les agences. En effet, en créant de multiples agences directement rattachées à la Présidence avec des missions anciennement dévolues aux ministères, la première institution du pays réalisait par la même occasion une ponction importante des budgets des ministères.
Le tyran gabonais nargue son peuple.
Au demeurant, des ressources budgétaires qui étaient affectées aux ministères par le passé ont gonflé le budget de la Présidence via les agences. La Présidence dispose désormais d’un super budget, supérieur au budget de la Santé, du logement, de l’Agriculture et même de la Défense.
Les principales agences et organismes rattachés qui constituent des gouffres à sous sont l’agence nationale des grands travaux (ANGT), l’agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) et l’agence nationale des bourses du Gabon (ANBG).
Lui-même Ali Bongo est le dirigeant le plus budgétivore de l’histoire du Gabon. Il se donnerait au moins 3,6 milliard FCFA par mois comme argent de poche par mois. Pendant que le peuple vivote, il s’offre un budget de souveraineté de 500 milliards de FCFA, largement au-dessus de celui de son prédécesseur de père. Quel gâchis !
Les difficiles conditions de vie de ses concitoyens sont le dernier de ses soucis.
