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Contrairement à ce qu’avaient laissé entendre les thuriféraires du régime, le dictateur gabonais ne s’est pas remis de sa maladie. Il se fera représenter à cette rencontre.

Jonas MOULENDA 

Son état de santé lui a joué un sale tour. Ali Bongo, le globe-trotteur, ne participera pas au centenaire de l’armistice et au sommet sur la paix prévus les 10, 11 et 12 novembre prochain à  Paris, la capitale française.

Selon une source proche de la famille Bongo, le despote suivrait encore des soins. Ses médecins auraient estimé qu’il n’est pas en mesure de se déplacer.  » Il va mieux que le jour où il a fait le malaise. Mais il ne peut pas reprendre les activités pour le moment », a confié la source.

D’après celle-ci, Ali Bongo avait fait un accident vasculaire cérébral (AVC). Ce qui suppose un traitement plus ou moins long. « Il est sorti du coma artificiel dans lequel il avait été plongé. Il  a retrouvé peu à peu la motricité de ses membres, » a renchéri ma source, rappelant que le dictateur ne pourra pas être à Paris.

 » Les médecins ont observé l’évolution de sa santé sur neuf jours. Ils ont jugé qu’il n’était pas apte à  se déplacer. Il doit continuer son traitement pour une période plus ou moins longue. On ne se remet pas d’un AVC en si peu de temps (…) Le pire a été évité de justesse. Avec la grâce de Dieu, il reprendra ses activités,  »  a conclu la source.

Les thuriféraires du régime croient tellement au retour d’Ali Bongo qu’ils ont déjà fait imprimer des banderoles et des tee-shirts à son effigie

Contrairement à ce qui a été instillé dans les esprits, , Ali Bongo serait à Londres et non à Riyad. Il suivrait le traitement à l’hôpital King Edouard IV, où la reine d’Angleterre suit ses soins.  C’est pour éviter d’attirer l’attention de la diaspora gabonaise d’Europe que les collaborateurs du tyran auraient déclaré qu’il n’avait pas bougé de Riyad.

De fait, son épouse Sylvia Bongo était allée le prendre en catastrophe cinq jours après son malaise pour l’emmener à Londres où vivent ses médecins traitants. Depuis lors, la première dame du Gabon et son beau-frère Frédéric Bongo, patron du service de renseignements, verrouillent toutes les informations.

Compte tenu de la dimension jugée mystique de la maladie d’Ali Bongo,  un rituel du Ndjobi, un rite de la province du Haut-Ogooué (sud-est), le fief des Bongo, a été officié à Londres par Fidèle Andjoua, oncle paternel d’Ali Bongo. Il aurait assisté par trois sommités spirituelles auxquels se serait joint son aide-camp Arsène Emvahou, en stage en France depuis deux mois déjà.

Le vieux Fidèle Andjoua, ici sur cette photo d’archives, serait allé à Londres pour officier un rituel du Ndjobi.

Le dictateur sera-t-il encore apte à diriger le Gabon après l’accident vasculaire cérébral dont il a été victime ?  D’aucuns se montrent dubitatifs en raison d’éventuelles séquelles. Dans les rangs de l’opposition, des voix s’élèvent de plus en plus demandant à  tourner la page Ali Bongo. Pourtant,  au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, on croit dur comme fer au retour imminent du despote.

Pourvu que ce retour ne se transforme pas au mythe de Sisyphe ou en arlésienne  de Jésus, dont on annonce le retour imminent mais qu’on ne voit toujours pas plusieurs siècles après sa crucifixion. Les thuriféraires du régimes sont si confiants qu’ils ont déjà fait imprimer des banderoles et des tee-shirts à l’effigie du tyran, avec des messages de bon retour au bercail.