Le Gabon dont on voit la dégaine, ces derniers temps, proteste mezza voce. Un vent de révolte finira par se lever. Il n’augure rien de bon pour le pays. C’est ce que cherche le despote, car il n’y a que le chaos qui puisse lui garantir l’impunité ainsi qu’à sa caste de mafieux corrompus qui ont déjà paré à toutes les éventualités en préparant des projets des lois leur garantissant l’immunité sur leur sol en cas de poursuites judiciaires.
Jonas MOULENDA
SI hier on espérerait une sortie de crise graduelle dans le calme et la sérénité et surtout négociée dans l’intérêt du Gabon, aujourd’hui, la chance de voir se réaliser ce projet s’éloigne des rivages de notre patrie. Si auparavant d’aucuns ont demandé à l’armée de jouer un rôle d’arbitrage pour sortir le pays de l’hécatombe représentée par l’imposture d’Ali Bongo, qui n’est que la synthèse de toutes les forfaitures du régime en place, cette option s’amenuise chaque jour qui passe.
Le pays ne connaîtra son salut que le jour ou le Gabonais remplira son devoir patriotique au lieu d’être un spectateur passif au moment où son destin se joue par les manigances de quelques mafiosos qui décident à sa place. Ali Bongo est le reflet d’un échec collectif de construire une nation, il est le symbole de la lâcheté et de la démission générale de tout un peuple et de son élite intellectuelle et politique. Son unique force n’est autre que la faiblesse de tous qui n’ont pas su le contrer, alors qu’il n’est rien du tout.
C’est triste que le Gabon en soit réduit à une castration généralisée qui a produit Ali Bongo et autres crapules. La résultante du règne des Bongo sur le Gabon risque de se matérialiser par une fin tragique au baisser du rideau. Le pays s’apparente aujourd’hui à un cadavre déchiqueté jour et nuit par des charognes sans honneur qui ravagent sa dépouille. La situation évolue de jour en jour, voire d’heure en heure. D’aucuns estiment que la décantation finale se fera certainement avant la fin de l’élection présidentielle de 2023. Aucun scénario n’est à exclure, entre autres une explosion sociale qui précipitera le régime dans les abysses de l’histoire. Ce sera la seconde indépendance du pays.
DESTRUCTION NATIONALE. Le Gabon a tant besoin de ce second souffle, de cette Deuxième République qui consolidera notre indépendance et offrira des horizons à notre peuple. Ni Ali Bongo ni ses piliers ne pourront stopper cette dynamique, celle de la libération définitive du peuple gabonais. Celui-ci ne pourra se résigner définitivement à leur dictature. Car, rien n’a changé malgré les nombreuses récriminations qui fusent de partout.

L’État a été remplacé par une mafia infestant toutes les sphères décisionnelles.