Le jeune Prince Ndong Ndong, 21 ans, encourt les mêmes risques que son bourreau, un repris de justice, qui l’a grièvement blessé à l’aide d’une arme blanche.
Marcia GUIKOMOU
AU Gabon, la légitime défense est devenue, par l’alchimie du népotisme, une infraction pénale passible d’un emprisonnement. Un jeune homme de 21 ans, Prince Ndong Ndong, en fait actuellement la triste expérience.
Grièvement blessé par un bandit, la semaine dernière, à Lalala-à-droite, un quartier du 5ème arrondissement de Libreville, il encourt les mêmes risques que son bourreau prénommé Yannick, âgé de 21 ans.
La victime est présentement au parquet de la République où il est entendu par le procureur de la République. Selon une source digne de foi, la mère de l’agresseur, une certaine Virginie, en service à la direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI), aurait mis à contribution toutes ses relations pour que la victime de son fils soit aussi envoyé au gnouf.
Virginie, la mère de l’agresseur. Elle encourage son rejeton dans la bêtise !
Pourtant, dénonce-t-on à Lalala, c’est son fils qui a commis l’agression. Mercredi après-midi, le repris de justice a débarqué dans une cafétéria du quartier. Parmi les clients qui y avaient pris place , figurait le jeune Prince Ndong Ndong, qui attendait le plat qu’il venait de commander.
Une drôle de justice !
Son congénère lui a subito demandé une pièce de 50 F CFA. A quia, Prince n’a pas donné une suite favorable à sa demande . Non content de l’attitude de son congénère, qu’il a prise pour un refus, le mendiant, sorti de prison, il y a deux mois seulement , est monté sur ses grands chevaux.
Il s’est mis à vitupérer son interlocuteur . « Je cherche une raison pour retourner en prison. Tu m’as donné cette raison. C’est toi ma cible, » aurait menacé le repris de justice. Dans la foulée, il a sorti un couteau et s’en est servi pour blesser grièvement Prince au niveau du visage.
Il a continué à lui donner des estocades après les premières blessures. La victime, acculée, s’est débattue comme un beau diable pour que son agresseur, très déchaîné, ne l’envoie pas ad pâtres. In fine, l’agresseur s’en est tiré avec des blessures plus ou moins graves.
Après des soins dans une structure hospitalière de la ville, Prince Ndong Ndong est allé déposer plainte à la police judiciaire (PJ) pour agression, coups et blessures volontaires.
Le repris de justice qui a agressé au couteau soncongénère.
Informée de la demarche de la victime, la mère du belliqueux a allumé un contre-feu. Elle a emmené son briguant de fils à la PJ pour porter plainte pour les mêmes faits. Elle a usé de toutes ses relations pour pourrir la vie à la victime.
Au terme de l’enquête préliminaire, les deux protagonistes ont été déférés en fin de matinée devant le parquet de la République. Contre toute attente, les autorités judiciaires ont menacé de placer même la victime sous mandat de dépôt pour s’être défendue jusqu à blesser son agresseur.
La mère de ce dernier aurait des soutiens de taille dans la chaîne judiciaire. Il se susurre que sa première fille est la compagne d’un des magistrats chargés du dossier. C’est ce dernier qui aurait usé de toutes les entourloupettes. Drôle de justice !