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Les difficultés de trésorerie consécutives à la mauvaise gouvernance conduisent la junte au pouvoir au Gabon à recourir à de pires expédients. C’est ainsi que le ministère de la Défense nationale a commencé à vendre les avions militaires envoyés en maintenance en Europe.

Jonas MOULENDA 

& Echos du Nord

LE Gabon ne gardera qu’un seul appareil. D’après la même source, le Lockheed C-130 Hercules, envoyé en révision en décembre 2014 au Portugal, a déjà été vendu par la junte au pouvoir. « Le gouvernement justifie cette décision par des difficultés de trésorerie auxquelles le pays est confronté », a expliqué la source, précisant que la flotte militaire sera bradée en Europe.

De fait, le Gabon était jusque-là l’un des rares pays en Afrique subsaharienne à posséder des avions militaires à la pointe de la technologie. Ces appareils chèrement acquis par le gouvernement n’étaient visibles que lors de la traditionnelle parade de la fête de l’indépendance sur le front de mer. Le public a toujours eu le loisir de voir évoluer ces appareils pilotés par des militaires gabonais et étrangers.

En août 2006, le Gabon avait réceptionné trois avions de combat de type Mirage F-1 de fabrication française pour les attaques au sol. Ils avaient été livrés par l’armée sud-africaine qui a formé des pilotes gabonais au terme du délai convenu avec les autorités gabonaises.

A la demande du tyran gabonais connu pour ses folies dispendieuses, le Gabon a acheté des aéronefs dont des avions de combat Mirage F1, des hélicoptères Puma et un avion de transport Boeing 777. Ces appareils ont participé au dernier défilé de la fête nationale.

Bien avant cette nouvelle acquisition, le pays possédait déjà des Mirage-5 acquis entre 1977 et 1985. Ces appareils constituaient la flotte de combat de l’armée de l’air gabonaise. Après les échecs des développements du Mirage I et II, le Mirage III de Dassault aviation était retenu par les armées de certains pays.

ENGAGEMENTS FINANCIERS. Relativement petit et conçu pour attaquer d’autres avions, l’avion de chasse est rapide et très manœuvrables. Au cours de leur évolution, les chasseurs ont été adaptés aux nouvelles technologies, particulièrement en ce qui concerne les systèmes de repérage et de suivi de cibles, et leur armement.

Selon le classement 2017 des puissances militaires en Afrique, réalisé par le site américain, spécialisé dans les questions de défense, Global Fire Power, les dépenses de l’armée gabonaise sont évaluées à près de 45 milliards de FCFA. Avec ce montant, le Gabon arrive à la 27e place des pays africains, en matière de dépenses militaires.

Ces dépenses couvrent les charges d’un effectif de 4 850 militaires, l’entretien de l’ensemble des moyens roulants dont dispose l’armée gabonaise notamment, 250 véhicules blindés de combat, 33 avions dont : 6 de combats / intercepteurs, 9 d’attaque ; 18 de transport, 6 d’entraînement et 16 hélicoptères de l’armée de l’air.

L’arsenal de la marine est également compris avec 10 navires de bataille et 3 patrouilleurs pour répondre aux différends territoriaux, ainsi que pour faire respecter les frontières maritimes et protéger les intérêts nationaux, dont trois navires de défense côtière.

Le top 5 des dépenses militaires africaines est constitué de l’Algérie avec, 10 570 000 000 dollars, suivie de l’Afrique du Sud, avec 4 610 000 000 dollars, de l’Egypte première puissance africaine avec 4 400 000 00 dollars, de l’Angola avec 4 150 000 000 dollars et du Maroc avec 3 400 000 000.

Au plus fort de ses difficultés de trésorerie, la junte au pouvoir a trouvé un moyen de renflouer ses caisses : le bradage des avions militaires. A en croire une autre source, le dossier est géré dans une opacité totale par le ministre de la Défense des putschistes, Etienne Massard Kabinda qui rend compte directement au dictateur Ali Bongo.

Les difficultés de trésorerie sont telles que le gouvernement ne parvient plus à financer la formation et les stages à l’étranger des techniciens de l’aviation militaire gabonaise. Dernièrement, un technicien gabonais a été contraint de regagner le Gabon, après avoir été éconduit d’une école américaine au Texas, devant l’incapacité du gouvernement gabonais d’honorer ses engagements financiers.