Le patriarche a demandé expréssement à son neveu d’aller à sa rencontre pour un recadrage.
Carelle EBINA
LA tournure que prennent les choses au Gabon inquiète, à juste titre, Fidèle Andjoua, frère aîné de l’ancien président du Gabon, Omar Bongo, donc oncle paternel du dictateur Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009.
C’est pour prendre le taureau par les cornes que le patriarche a convoqué son neveu, ce mardi , à leur fief politique de Bongoville, le chef-lieu du département de la Djouri-Agnili, dans la province du Haut-Ogooué (sud-est du Gabon.) Le dictateur était accompagné de sa mère adoptive, Joséphine Nkama Dabany.
Selon une source familiale, le vieux Andjoua aurait mis à profit cette rencontre avec Ali Bongo pour lui faire un recadrage par rapport à la gestion du pays, jugée calamiteuse par la majorité des Gabonais. « Papa Andjoua n’est pas content de sa gouvernance. Il trouve le président Ali Bongo trop éloigné des préoccupations des Gabonais. Il le trouve aussi moins réceptif » , a confié la source, précisant que le patriarche est embarrassé par cette situation.
La visite du petit Omar Denis a fait paniquer Ali Bongo.
GÂCHIS. D’après la même source, c’est la visite, la semaine dernière, d’Omar Denis Bongo Ondimba, frère cadet du dictateur – né de l’union entre Omar Bongo et Édith-Lucie Bongo, fille du président congolais Denis Sassou Nguesso – qui est le déclic de cette rencontre privée. Lors de sa villégiature, a relevé la source, l’un des derniers nés de Bongo Ondimba a exprimé à son oncle paternel sa volonté se lancer dans l’arène politique locale.
Omar Denis et sa sœur Yacine sont mal aimés par leur aîné.
Aussi, s’est-il indigné de la mauvaise gestion de t l’héritage du père par l’usurpateur. Ali Bongo et sa mère, Joséphine Nkama Dabany, auraient mis le grappin sur les biens laissés par Édith-Lucie Bongo, mère d’Omar Denis Bongo Ondimba et de Yacine Bongo Ondimba. » Ces deux enfants se sentent très orphelins. Ali ne fait rien pour les attirer vers lui. Il les déteste. Ils sont contraints d’aller chez leur grand-père maternel, Denis Sassou Nguesso, au Congo » , a expliqué une proche de la famille Bongo.
À travers la mauvaise gestion de sa fratrie, on comprend aisément l’incapacité d’Ali Bongo à gérer tout un peuple. Même pour la population de Bongoville, le despote n’a aucun égard. Toute chose qui complique la tâche à sa fille ainée, Malika Bongo, candidate aux prochaines élections législatives. « La population préfère encore que ce soit le petit Omar Denis qui soit leur député. Elle rejette la candidature de Malika à cause du comportement méprisant de son père, » a relevé un jeune de Bongoville.
Au cours de sa rencontre avec Ali Bongo, le patriarche Fidèle Andjoua aurait tiré les oreilles au rejeton adopté par son frère Omar Bongo Ondimba. Une rencontre intervienue dans un climat de rejet populaire de l’usurpateur. La semaine dernière, l’ancien maire de Franceville, Roger Ayouma, a adressé une émouvante lettre à Ali Bongo pour décrier sa gestion désastreuse des hommes et du pays. Tout un gâchis !