Jonas MOULENDA
ROSALIE NDINDO, la Gabonaise de 56 ans, qui était bloquée à l’aéroport Charles de Gaulle de Paris depuis six jours, a été finalement refoulée mercredi vers Libreville, la capitale gabonaise.
La police de l’air et des frontières (PAF) s’est montrée intraitable, malgré la présentation du certificat d’hébergement qui manquait à l’arrivée de la quinquagénaire. La voyageuse, sa nièce de 23 ans ainsi que le bébé de cette dernière ont été conduits à la cravache dans un appareil d’Air France pour rentrer au Gabon.
Assistance sociale des anciens combattants au Gabon, Rosalie Ndindo venait assister au mariage de sa fille organisé samedi dernier à Nantes, dans l’Ouest de la France. Mais elle a été bloquée à l’aéroport de Paris où elle était en transit, après avoir oublié sa réservation d’hôtel au consulat de France à Libreville.
Devant ce manquement, la police de l’air et des frontières a conditionné son passage à la présentation d’un certificat d’hébergement. Ce document a été établi en express par le gendre de la voyageuse. Mais lorsqu’il a été envoyé à la PAF, celle-ci a expliqué qu’il était trop tard et que dame Ndindo ne pouvait pas entrer en territoire français.
Le mariage de sa fille s’est passé pendant qu’elle était dans la salle de rétention, en compagnie de sa nièce et de son arrière-petit-fils. « Cet incident a gâché mon mariage. Dans la salle, je n’étais présente que d’esprit. Je souffrais énormément de penser que ma mère était retenue à l’aéroport et maintenue au centre de rétention », a expliqué la mariée, précisant que toutes les démarches effectuées pour décanter la situation sont restés vains.
REFUS D’ENTREE. Tout compte fait, elle aura déboursé près de 3 millions de F CFA pour acheter des billets d’avion qui n’auront servi qu’à aller passer six nuits au centre de rétention de l’aéroport Charles de Gaulle de Paris. C’est une femme visiblement traumatisée et vannée qui a repris le chemin de retour ce mercredi matin. Une mésaventure qu’elle n’oubliera pas de sitôt, elle qui voit souvent des Français débarquer et entrer dans son pays sans subir des tracasseries.
Chaque jour, la police française éconduit des voyageurs en provenance de différents pays du monde entier. Demandeurs d’asile, détenteurs de faux-papiers ou sans l’un des justificatifs requis pour l’entrée en France (visa, réservation d’hôtel ou attestation d’accueil, assurance, billet retour), les voyageurs peuvent y être maintenus jusqu’à 20 jours à partir de la notification de refus d’entrée sur le territoire français délivrée par la Police aux frontières (PAF). Le temps d’assurer l’efficacité des décisions de refus d’entrée.
L’objectif du maintien est le renvoi vers le pays de provenance ou d’origine. Certaines personnes sont reconduites une demi-heure après leur descente d’avion, les agents de la PAF n’informant pas toujours les personnes de l’intégralité de leurs droits.
