Karelle EBINA
LE Gabon a vraiment un dirigeant atypique : Ali Bongo. Cet homme au parcours sinueux brille peu par son intelligence. Depuis son arrivée accidentelle à la tête du pays, en 2009, il se distingue par un comportement puéril et loufoque.
Enivré par le pouvoir qu’il convoitait depuis son jeune âge, il pose des actes qui relèvent de la folie, dans tous les sens du terme. Depuis qu’il squatte le palais présidentiel, il abreuve les Gabonais de déclarations plus fracassantes les unes que les autres.
Outre la mystification, l’illusionnisme et la tartuferie, Ali Bongo possède une passion dévorante: dépenser les fonds publics pour des prunes. Il n’est guère un modèle d’orthodoxie financière. Pour preuve, le Gabon est aujourd’hui à terre. Malgré la grave crise économique que connaît le pays, le despote continue ses folies dispendieuses. Comme si de rien n’était !
Il a organisé la Coupe d’Afrique des nations et la Tropicale Amissa Bongo dans un contexte de graves difficultés de trésorerie. L’économie du pays est agonisante mais il s’apprête à organiser le championnat africain de hand-ball et la Coupe d’Afrique de moins de 17 ans. Ce qui compte pour lui ce sont ses opérations de charme.
Selon une source proche du Trésor public, Ali Bongo n’utiliserait pas moins de 500 milliards F CFA par an pour réaliser ses rêves d’enfants gâté. Après son arrivée au pouvoir, il a dépensé 20 milliards F CFA pour l’achat de la maison de Mayfair du magnat de l’immobilier irlandais Derek Quinlan. Il utilise donc des fonds publics pour s’offrir des gâteries immobilières pour combler en priorité ses propres besoins pendant que le peuple nage dans le sous-développement et la misère.
VEHUCULES ET GADGETS. Il a acquis trois propriétés à l’étranger pour près de 100 milliards F CFA. L’autre grande acquisition est l’Hôtel de Maisons, également appelé Hôtel de Longueil, situé au 49/51 rue de l’Université à Paris. Il a été vendu le 21 avril 2010 à l’Etat Gabonais pour environ 100 millions d’euros dans des circonstances hasardeuses. Le président du Gabon Ali Bongo serait le principal bénéficiaire de cette transaction.
Ali Bongo s’est offert la villa située dans le quartier huppé de La Sablière à Libreville, jadis propriété de sa défunte sœur Albertine Amissa Bongo. Le coup de l’acquisition était évalué à 5 milliards F CFA et la vendeuse n’était autre que sa mère Joséphine Kama. La villa est destinée à sa fille ainée, Malika Bongo.
Les véhicules et gadgets occupent une place d’élite dans les dépenses d’Ali Bongo Ondimba. Il a acquis une Bentley à plus de 200.000 euros, une Ferrari 456 GTA à 75 000 euros, une Mercedes S600 limousine à 158 200 euros et une Porsche 911 Carrera à 81 116 euros.
Par ailleurs, la course de F1 de bateaux au Gabon a coûté 19 milliards F CFA à l’Etat gabonais. Entre avril 2010 et avril 2011, Ali Bongo Ondimba et son épouse ont dépensé dans les restaurants huppés français 926 000 euros, dont 144 000 euros chez Hermès et 132 000 euros chez Van Cleef. Près d’un million d’euros chez Hermès et Van Cleef réglés avec quatre cartes American Express Centurion.
Disponible uniquement sur invitation, la carte Centurion est l’apanage des grosses fortunes de la planète. Le match de football qui avait opposé les équipes nationales Brésil-Gabon, joué à la demande d’Ali Bongo Ondimba, aurait coûté 1 million de dollars payé par le contribuable. Son épouse a dépensé un million d’euros dans un magasin de luxe à Paris, au rythme 656 millions FCFA en un jour.
Lors d’un séjour parisien, le couple présidentiel gabonais a dormi dans la suite royale n°115. Quatre nuits à 5.575635 F CFA la nuitée, soit 22.302 538F CFA. A cela s’ajoutent une suite bureau à 34 000 euros (22.302 538F CFA) , une salle d’attente à 3 900 euros (2.558232 F CFA), un secrétariat à 3 900 euros (2.558232 F CFA), une chambre simple à 3 120 euros (2. 46 570 F CFA), quatre chambres ‘’Suite Royale’’ à 12 480 euros (8.018 343 F CFA et trois suites junior 19 680 euros pour les enfants (12. 909 234F CFA).
BONTE INTERESSEE. Ce qui fait une facture de 111 380 euros (73. 060 491 F CFA). L’autre partie de la délégation logée avant et pendant la visite à l’hôtel Prince de Galles a déboursé 78 480 euros. Ce qui correspond à deux dites ‘’Champagne’’, huit chambres supérieures et 20 chambres simples. Enfin, un troisième groupe d’accompagnateurs avait été hébergé dans 24 chambres de luxe à l’hôtel Méridien Etoile. Il a quitté l’établissement en laissant un chèque de 53 760 euros (35. 264 248 F CFA).
Au total, le coût d’hébergement de l’étape parisienne de la délégation gabonaise s’est élevé à 243 620 € (159.804 200 F CFA), d’après nos informations. La cagnotte de la Coupe d’Afrique des nations organisée par le Gabon était chiffrée à 400 milliards F CFA, soit 610 millions d’euros. La société GL Events a encaissé du Gabon 7 milliards F CFA pour avoir organisé au Gabon la cérémonie de clôture de la 28e Coupe d’Afrique des nations de football. Les folies financières du président Ali Bongo Ondimba ne s’arrêtent pas là. Il fait un don de deux millions cinq cent mille dollars américains (US$ 2.500.000) à la Somalie.
Il a aussi été l’un des premiers chefs d’Etat à faire un don de 1 million dollar soit plus de 500 millions de F CFA pour venir en aide à Haïti après le séisme. Tout comme au Japon auquel il a fait un don de un million de dollars, soit plus de 500 millions F CFA au Japon en mars 2011 lors du séisme et tsunami. Il a également fait don d’un milliard F CFA à l’Unesco, à Paris. Sa bonté intéressée s’est étendu à l’Université de l’Oregon des Etats-Unis auquel il aurait offert 54 milliards F CFA.
La star américaine R. Kelly a été payée à plus de 1 million de dollars pour un seul chant solitaire en playback de son succès ‘’I believe I can fly’’, devant Ali Bongo et ses invités pour l’inauguration de la fameuse zone économique de Nkok. Ali Bongo Ondimba, grand bluffeur de son époque, ne néglige pas le volet vestimentaire. En 2010, il a dépensé 88.000 euros en espèces pour l’achat des costumes chez Pape N’Diaye, couturier renommé, installé en France. La liste de folies onéreuses d’Ali n’est pas achevée. Les dépenses ainsi chiffrées ne sont que la face perceptible de l’iceberg. Au quotidien, le locataire du palais présidentiel gaspille des fonds publics pour des amusements.
DEPENSE DE PRESTIGE. Confondant les caisses de l’Etat avec ses poches, il n’hésite pas aussi à distribuer l’argent du contribuable aux marabouts et à tous ceux qui se montrent prêts à jouer les griots serviles de son régime obsolète et corrompu. Comme il est intimement persuadé de sa supériorité sur le reste du peuple gabonais, le fait d’être critiqué pour mauvaise gestion ne l’a jamais gêné.
De fait, sa vie se confond avec des folies dispendieuses. Plusieurs Gulfstream, un Airbus commandé, deux Boeing, cinq hélicoptères, deux porches Caen, … quatre Gulfstream, un Airbus, un Boeing, cinq hélicoptère, 14 Rolls Royce et autres Bentley. Le dictateur gabonais vit comme le chef suprême d’une pétromonarchie. De quoi faire pâlir de jalousie les émirs du Qatar et du Koweït !
Ali Bongo fait pire que le président tchadien Idriss Déby, qui jouit de quatre avions, à savoir un Boeing Business Jet, un Gulfstream II, un Beechcraft 1900 et un Fokker. Comme si cela sa flotte personnelle ne suffisait pas, a eu l’outrecuidance d’envoyer Maixant Accrombessi et Liban Solemane, l’année dernière, à Toulouse, en France, pour commander un Airbus A319 VIP.
Le prix de l’avion atteignait le pic de 40 milliards de F CFA. Il englobait la cabine, le fuselage aile moteur et la version VIP. En fait, le despote gabonais est fasciné par l’Airbus A 319 VIP. A l’entame de son mandat, en 2009, il affrétait l’appareil de la compagnie Comlux Aviation à 11 000 euros l’heure. Les factures étaient payées par l’État gabonais.
Alors que le pays est en proie à des difficultés inextricables, Ali Bongo se se permet d’investir des milliards dans des dépenses de prestige, notamment le renforcement de sa flotte alors que le Gabon ne dispose même plus d’une compagnie nationale. « Dans sa flotte, il y a des avions qui ne sont pas assurés. Il y a d’autres qui n’ont pas subi des contrôles techniques. Il y aussi d’autres qui sont abandonnés dans des parkings en Europe », se désole un pilote.