Le Gabon est tombé de Charybde en Scylla depuis que l’amateur Ali Bongo a accédé accidentellement aux manettes de l’Etat, en 2009. Depuis lors, c’est le règne des nuls ! Des citoyens catapultés à des postes de responsabilité grâce à leurs accointances avec les tenants du pouvoir brillent par la médiocrité et la méconnaissance de leur rôle.
Aïcha SYLLA
Les fonctions ministérielles sont désormais confiées à des blancs-becs lorsqu’elles ne sont pas confiées à des tarés de ciboulot et à des repris de justice et des hétaires. Le Gabon régresse sous le règne de ces nuls. Nous serions bien mal avisés de ne pas leur reconnaitre cette fascination pour la médiocrité. Les psychopompes émergents mènent les Gabonais au tombeau. Ces démiurges de l’apocalypse gabonaise, droits dans leurs bottes, tuent le pays. La nullité est une valeur absolue.
L’absolue nullité de différents gouvernements d’Ali Bongo et de ses acolytes est patente, et nul ne saura prouver le contraire. Le comble c’est qu’ils veulent faire croire à ces derniers qu’avec leur régime qui confisque les libertés et pille les richesses nationales, le Gabon est entre des bonnes mains. Ils cherchent à diaboliser tout changement sans eux et à démotiver les citoyens qui s’opposent à leur règne en leur faisant croire que sans eux, le pays irait à sa perte.

L’équipe dirigeante du Gabon brille par sa médiocrité.
La fonction de ministre est d’être comme le montre les expériences des pays développés et émergents avant au contact tant de la sphère économique et sociale grâce à une communication active et cohérente. Or, la majorité des ministres ne savent pas communiquer, ne savent pas vendre ce qui a été pourtant positif versant souvent dans l’euphorie et la démagogie alors qu’une bonne communication suppose d’être mesuré étant à l’ère d’Internet.
Il y a une confusion des rôles, personne ne se sentant responsable, certains ignorant ou faisant semblant d’ignorer le fonctionnement de leur secteur. Et en cas de mauvaise gestion ou de scandales financiers relatés par la presse, les gouvernants font retomber toute la responsabilité sur leurs collaborateurs, expliquant d’ailleurs la démotivation de la majorité des cadres. Or, la responsabilité est collective.
TECHNIQUES DE MANIPULATION. Combien d’expériences montent qu’un gouvernement n’est pas fait pour être obligatoirement populaire, mais doit avoir une vision stratégique d’optimalisation de la fonction objective stratégique ? Le Gabon a intérêt à de réaliser la transition d’une économie totalement rentière à une production et exportation hors hydrocarbures de segments productifs au sein des valeurs internationales en déclin.
Certes, l’on doit concilier efficacité économique et une profonde justice sociale mais sans populisme, une nation ne partageant en principe que ce qui a été préalablement produit, la rente des hydrocarbures donnant des taux de croissance, de chômage et d’inflation biaisés. Malheureusement, nous assistons à cette faiblesse de vision stratégique à travers des contradictions dans la communication des gouvernements des putschistes.
Si Ali Bongo était un président légitime et intelligent, il privilégierait l’intérêt supérieur de la nation, l’efficacité et non la distribution de postes de ministres s’assimilant à des récompenses au moyen de la distribution de rente. Car, au moment où dans la majorité des pays, la rationalisation des choix budgétaires se généralise, le Gabon continue à créer des emplois rentes-administratifs en accroissant la dépense publique par la création de nouveaux ministères et de nouvelles entités budgétivores.
La médiocrité est la valeur la plus partagée sous le règne du despote. Le décryptage des listes des candidats aux élections législatives et locales du octobre prochain met en exergue la nullité érigée comme critère de sélection des citoyens appelés à briguer les suffrages des Gabonais. « C’est un mélange de torchons sales et de serviettes propres, » commente un militant de l’opposition, précisant que même d’anciens braqueurs et assassins sont candidats.

Même cet assassin et analphabète notoire est candidat.
Au demeurant, le despote et ses club de copains prennent les Gabonais pour des naïfs. Ils usent toutes sortes de techniques de manipulation pour empoisonner leurs esprits, semer la peur du changement et les soumettre aux bourreaux qu’ils sont. Ils se la jouent des orfèvres en la matière qui cherchent le bien du peuple et la stabilité du pays, alors qu’ils sont une bande de médiocres. La question que tout le monde se pose aujourd’hui est celle de savoir jusqu’à quand durera cette République des nuls.