Le directeur général de cette institution financière de l’État, Herman-Régis Nzoundou Bignoumba, irait régulièrement verser de grosses sommes d’argent au cabinet privé de l’actuel directeur de cabinet d’Ali Bongo, géré par son cadet.
Jonas MOULENDA
Les juridictions gabonaises chargées de la répression de la grande délinquance financière se doivent d’être plus regardantes sur la gestion de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Selon une source proche de cette institution financière de l’État, le directeur général de celle-ci, Herman-Régis Nzoundou Bignoumba, décaisserait régulièrement des centaines de millions au bénéfice de son mentor, Brice Laccruche Alihanga, qui l’a fait nommer à ce poste par conseil des ministres du 28 septembre 2017.

Herman-Régis Nzoundou Bignoumba, très redevable à son mentor.
D’après la source, c’est au cabinet privé du directeur de cabinet d’Ali Bongo, situé aux résidences Florida, sur le boulevard du Bord de Mer, que le directeur général de la CDG irait régulièrement déposer le magot sorti des caisses de la banque étatique.
D’après la source, les sommes décaissées oscillent entre 800 millions et 1,5 milliards de F CFA. « M. Nzoundou Bignoumba argue souvent des besoins financiers exprimés par la présidence de la République. Mais une fois l’argent sorti, il l’emmène plutôt au cabinet privé de Brice Laccruche Alihanga », a expliqué la source.
A en croire une autre source, les sommes décaissées sont souvent réceptionnées par Grégory Laccruche Alihanga, frère cadet du directeur de cabinet d’Ali Bongo. C’est d’ailleurs ce dernier qui est chargé de toutes ses opérations financières secrètes. Il l’enverrait régulièrement même dans les paradis fiscaux pour des transactions.

C’est Grégory Laccruche Alihanga, le cadet du directeur de cabinet d’Ali Bongo, qui receptionnerait l’argent décaissé par le DG de la CDC.
Le choix porté sur son cadet n’est pas fortuit. Discret, le jeune homme n’éveille aucun soupçon. « Grégory est son bras droit. C’est lui le gestionnaire de ses nombreuses sociétés-écrans qui captent les fonds publics à travers des marchés publics de gré à gré. C’est à son frère-là que M. Alihanga a aussi confié la gestion des hôpitaux mobiles », a dénoncé un proche du dictateur gabonais.
Les sommes d’argent versées par le directeur général de la CDC prendraient le chemin des économies souterraines à l’étranger. Il se susurre dans certains milieux huppés que Brice Laccruche Alihanga et son trouffion qu’il a nommé à la tête de l’institution financière ont des accords secrets.
C’est le même deal qu’il aurait avec tous les autres membres de l’association des jeunes volontaires (AJEV) qu’il a promus à des postes stratégiques. Le directeur de cabinet du dictateur gabonais se constituerait donc un grand trésor de guerre. En ce qui concerne la CDG, les marchés de construction des logements seraient des voies d’échappement des fonds publics.

Brice Laccruche alihanga, se sucrerait sur le dos du contribuable, grâce aux membres de l’AJEV qu’il a nommés à des postes stratégiques.