Partager l'article

Le magot aurait été remis à une ventouse créée par Sylvia Bongo, son fils Nourredine, Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet du tyran, et Ali Akbar Onanga, le ministre de la Fonction publique des putschistes.

Jonas MOULENDA

La mise sur bons de caisses de tous les fonctionnaires, fors les militaires, n’était pas une opération dénuée d’arrière-pensées, loin s’en faut. Leurs initiateurs, membres du clan Bongo, voulaient s’en mettre plein les poches.

Dans la perspective de cette opération, Sylvia Bongo, l’épouse du dictateur Ali Bongo, leur fils Nourredine Bongo, le directeur de cabinet du tyran, Brice Laccruche Alihanga, et le ministre de la Fonction publique des putschistes, Ali Akbar Onanga, auraient monté une société écran pour capter les fonds dégagés.

Ali Akbar Onanga aurait reçu sa part du butin.

C’est ainsi qu’ils ont réussi à faire décaisser, par le Trésor public, une somme de 3 milliards de F CFA pour des prestations allant de la logistique aux provisions. Selon une source proche de la comptabilité publique, l’argent aurait été remis à la société écran montée par la première dame, Sylvia Bongo, son fils, Nourredine, et Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo.

Brice Laccruche Alihanga et son ami Nourredine Bongo seraient les cerveaux de cette affaire.

DÉLIT D’INITIÉ. D’après notre source, cette manœuvre mafieuse a reçu le blanc-seing du ministre de la Fonction publique des putschistes, Ali Akbar Onanga, qui aurait reçu sa part du butin. « Le prestataire de service s’est chargé de la confection des bons de caisse, de la distribution des sandwichs aux fonctionnaires et de la fournitures des tentes », a confié la source, précisant que les promoteurs de la société écran ont profité de leur influence pour commettre leur délit d’initié.

A en croire une autre source, cette manœuvre mafieuse avait débuté lors du séminaire gouvernemental organisé en septembre 2017 au Cap-Estérias (nord de Libreville), animé par le lobbyiste franco-béninois Lionel Zinsou. A l’occasion, la mafia du pouvoir avait fait décaisser, par le Trésor public, une somme de 4,3 milliards de F CFA, au détriment des agents des régies financières qui étaient en grève.

La mafia du clan Bongo est désormais présente dans tous les secteurs d’activité. Il se fait du beurre par le biais les marchés publics et d’autres prestations. L’opération « Bons de caisse » est justement une opportunité d’accumulation primitive du capital au moment où le pays traverse une grave crise de trésorerie. D’après nos informations, les sommes collectées ont transité par les comptes officieux du clan Bongo domiciliés à Bgfi Bank.

Les comptes de la mafia lui permettent, depuis le début de la crise économique, de financer des missions destinées à consolider le pouvoir vacillant d’Ali Bongo. A en croire une source proche de la présidence de la République, le clan mafieux investit dans le bâtiment, les commerces et la restauration pour fructifier les fonds amassés et ne pas être pris de court devant l’éventuel asséchement des finances publiques.

Selon certaines indiscrétions, Sylvia Bongo, son fils Nourredine, Brice Laccruche Alihanga ont créé des dizaines de sociétés écran qui leur permettent d’obtenir des marchés publics de gré à gré. C’est dernier cité, drapé de son statut de directeur de cabinet du dictateur gabonais, qui faciliterait toutes les transactions mafieuses, en donnant directement des instructions au Trésor public où il dispose des alliés lui garantissant la réussite de toutes les opérations dolosives.