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Le dictateur gabonais et son acolyte ont opposé une fin de non-recevoir à la famille du disparu qui a sollicité leur aide pour le rapatriement de la dépouille au Gabon.

Marcia GUIKOMOU

SI Hervé Ndong pouvait revenir à la vie, il réfléchirait à deux fois avant de jouer au chantre du régime en place. En effet, Ali Bongo et son acolyte Maixent Accrombessi ont refusé de prendre en charge les frais du transfert du corps de leur ancien collaborateur.

Les démarches entreprises dans ce sens, deux semaines durant, par la famille du défunt auprès du despote et son collaborateur se sont révélées infructueuses. « Ils ont dit qu’ils n’ont pas d’argent à sortir pour les obsèques d’un énergumène. Ils ont seulement autorisé que le corps revienne au pays. Ils sont vraiment ingrats », s’est indigné un membre du cabinet présidentiel.

Après avoir été éconduits par Ali Bongo et Maixent Accrombessi, les proches d’Hervé Ndong ont cogné devant d’autres portes. Une seule s’est ouverte : celle de l’ancien ministre du Travail, Eloi Nzondo, connaissance de longue date du défunt. « Il a dit qu’il ne pouvait pas laisser le corps de son compatriote être inhumé à titre d’indigent en France. C’est ainsi qu’il a pris en charge tous les frais du transfert de la dépouille », a expliqué une proche du défunt.

D’après nos informations, c’est lundi prochain que le corps d’Hervé Ndong sera transféré au GABON à bord d’une compagnie africaine pour être acheminé au Gabon. Le programme des obsèques prévoit une veillée mortuaire au domicile du défunt, sis à Okala, et l’inhumation à Mebba, village natal du disparu, situé entre les villes de Ntoum et de Cocobeach (province de l’Estuaire.)

Le président de l’Ong Convergence est mort le 11 septembre dernier à Epinay-Sous-Bois, dans la région parisienne. Les causes de son décès ne sont pas encore connues. Sa compatriote qui l’hébergeait a découvert son corps dans la chambre qu’elle lui avait cédée au plus fort de son errance. Ceux qui l’ont vu pour la dernière fois soutiennent qu’il était pétillant de forme après sa sortie de l’hôpital où il avait été amputé de quelques orteils pour diabète aigu.

MECHANCETE GRATUITE. Que s’est-il donc passé pour qu’il passe de vie à trépas pendant son séjour parisien ? Le mystère demeure entier sur les causes exactes de son décès. Hervé Ndong avait pris le chemin escarpé de l’exil au plus fort de la traque menée contre lui par des thuriféraires du régime qu’il aura défendu jusqu’au bout et qui se sera révélé très ingrat à son égard.

Il se sera battu pour un régime très ingrat.

Sans argent, l’ancien conseiller d’Ali Bongo vivotait à Paris, cherchant un hypothétique soutien. « Un jour, il m’a appelée. Je suis allée avec une sœur le retrouver à Saint-Denis. C’est dans un Mc Do que nous l’avons trouvé. Il venait d’acheter un plat. Comme il ne l’a pas fini sur place, il l’a mis dans un sachet qu’il a trimballait partout pendant notre balade. Il m’a dit qu’il souffrait en France et souhaitait retourner au Gabon. J’ai eu des larmes aux yeux », a expliqué une connaissance du défunt.

Le séjour d’Hervé Ndong en France n’était pas une partie de plaisir. Ali Bongo, Maixent Accrombessi et tous les thuriféraires du régime qu’il servait l’ont abandonné. Ils ont fait montre d’une méchanceté gratuite jusqu’à refuser de prendre en charge les frais du transfert du corps de leur ancien compagnon politique. C’est donc grâce à l’élan du cœur de l’ancien ministre Eloi Nzondo que le président de l’Ong Convergence ira reposer en paix sur la terre de ses aïeux. Comme les lamantins des mythologies africaines retournent boire à la source.